Animatrice et journaliste sportif

Tout amateur de hockey et de sport au Québec connaît Chantal Machabée. Animatrice du talk-show L'antichambre, le samedi soir à RDS, après les matchs des Canadiens de Montréal, elle a longtemps été chef d'antenne au bulletin Sports 30. Comme les joueurs de la LNH, elle est rarement en pause. Du moins, durant la saison hivernale. Séparée, elle a deux garçons de 16 et 17 ans qu'elle chérit plus que tout.

«Je travaille énormément, souvent six jours par semaine. Mes rares moments libres, je les passe avec mes fils. On partage la même passion du hockey. Je les amène au centre Bell, j'assiste à leurs  matchs, je passe le dimanche à l'aréna. L'été, j'ai congé, alors on joue beaucoup au golf, on va en vacances. Quand ils étaient jeunes, mon horaire était moins exigeant, mais je me sentais terriblement coupable. J'étais là pour le bain et le dodo, mais ils me manquaient tellement! J'appelais la «nanny» dix fois par jour pour m'assurer que tout allait bien et entendre leur voix.»

Petite, Chantal Machabée n'a jamais eu le rêve de la princesse et du mariage. «Je rêvais d'être journaliste sportif, de poser des questions dans un vestiaire. Notre société a mis beaucoup d'importance sur l'indépendance et la carrière de la femme, c'était important pour moi. Mais il y a un prix à payer. On devrait recentrer nos vies sur la famille. Le problème, c'est qu'on veut que nos enfants aient tout, alors on travaille beaucoup.»

Malgré son divorce et sa carrière, elle pense tout de même avoir réussi sa vie de maman d'une façon exceptionnelle. «J'ai une relation merveilleuse avec mes enfants. Ils sont fiers de leur maman et vice-versa.» Aujourd'hui, même si ses garçons sont grands, le lien est toujours fort. «Mes fils m'envoient des textos tous les jours, mon plus jeune peut me texter 10 fois par soirée! Il est protecteur avec moi. Il sait que je me fais parfois achaler...»

Qu'est-ce qu'être parent? «Je me vois comme une conseillère, une complice. Pas une amie. C'est important que l'enfant ait un guide, un point d'ancrage.» Elle leur a transmis la valeur du respect. «Le respect en amitié, en amour, au travail est primordiale Traite bien tes amis et tu seras bien entouré toute ta vie. Les liens familiaux restent les plus précieux. Même si notre famille est éclatée, elle est tissée serrée, c'est ma grande fierté.»

Peu à peu, elle réalise que ses fils volent de leurs propres ailes. Non sans émotion. «Autant tu dois mettre des balises, autant tu dois apprendre à lâcher prise. Mon plus vieux a une voiture et je stresse chaque fois qu'il prend la route. Ils sont grands, ils ont leur vie. Ils ont moins besoin de ma présence, alors que j'ai besoin d'être avec eux. Je passe deuxième. C'est une nouvelle étape, je dois m'adapter.»