Animatrice et comédienne

Véronique Cloutier a toujours voulu avoir des enfants. Adolescente, elle souhaitait que sa famille soit « terminée » à 25 ans. Elle a eu son premier enfant à 28 ans. Aujourd'hui mère de trois enfants de 9, 7 et 2 ans, elle jongle avec ses rôles d'animatrice, de comédienne, de porte-parole de produits de beauté et de maman. Comment elle fait?

«Cet automne, j'ai travaillé des 15-18 jours en ligne, alors que l'été dernier, je n'ai travaillé que 2 jours en 5 semaines. Mon horaire change chaque saison, alors à la fin de l'année, le tout s'équilibre. La conciliation est plus facile dans mon milieu. Je ne pense pas que les gens qui travaillent de nuit ou la fin de semaine puissent affirmer la même chose, ni les familles monoparentales ou celles qui doivent composer avec la maladie d'un des enfants.»

Si sa carrière prend beaucoup de place, il y a des limites qu'elle ne franchirait pas. «Jamais je ne me séparerais de ma famille pendant plusieurs semaines. Je ne pourrais travailler dans un autre pays ou accepter un contrat qui m'obligerait à m'absenter tous les soirs pendant une longue période.»

La plus grande difficulté pour les enfants et les parents d'aujourd'hui? Ce sont les choix, dit-elle. «On a le privilège d'avoir trop de choix, et on veut tout. Il en résulte des familles qui courent tout le temps. On court au travail, on court au football du samedi matin, on court pour aller à la 28e fête d'amis du mois de la plus vieille, chez l'ergothérapeute pour les problèmes d'écriture du plus jeune... On court tout le temps mais on ne sait plus trop pourquoi. Pour avoir un ipad2, pour aller en vacances? Pour avoir l'impression que, si on donne tout à nos enfants, on sera de meilleurs parents?»

Malgré tout, elle ne croit pas que la vie familiale était plus facile pour les générations précédentes. «On pense qu'avoir 12 enfants en restant à la maison avec l'aide des plus vieux pour s'occuper des plus jeunes était plus facile qu'en avoir deux en bas âge et travailler. Je n'en suis pas convaincue. J'aime mieux élever des enfants avec une laveuse-sécheuse à portée de main! On entend plus parler d'intimidation, de troubles de comportement, mais je pense que ça existait déjà à l'époque. La différence, c'est qu'on ne nommait pas les choses.»

Le rôle de parent selon Véronique Cloutier, c'est de «rendre son enfant le plus autonome possible avant l'âge adulte». Mais c'est plus que ça. «C'est transmettre des valeurs importantes à mes yeux (notamment la générosité, le respect, la reconnaissance, l'autodérision, l'honnêteté, la rigueur), leur donner confiance en eux, leur apprendre que tomber ce n'est pas grave, que l'important c'est de se relever. Je veux qu'ils sachent qu'à mes yeux, ils seront toujours les plus beaux, les plus brillants, mais que dans la vie, il y aura toujours quelqu'un pour leur dire le contraire. Je veux qu'ils sachent ce qu'ils valent, qu'ils maximisent leurs forces, acceptent leurs faiblesses et se jugent par rapport à eux-mêmes.»

Son plus grand bonheur? «Voir mes enfants s'accomplir. Quand leur père et moi les voyons heureux - dans un spectacle de danse ou sur un terrain de foot -, ça nous remplit vraiment de bonheur, de fierté et d'émotion. Je souhaite qu'on soit tous en santé et très unis toujours.»