Elle s'appelle Virginie Dostie-Toupin. Elle a 28 ans, deux enfants, et bien des choses à dire sur la maternité. Tellement qu'elle vient d'écrire un livre, un petit guide pour accompagner toutes les mères dans ce grand bouleversement dont on parle souvent avec humour, dérision ou cynisme, mais finalement rarement avec sérieux. D'où son besoin, bien à elle, d'en parler sérieusement, enfin.

Et c'est tant mieux. Car le résultat, Bonheurs et angoisses de la maternité, publié cet automne aux éditions Midi Trente, propose une série de réflexions simples, posées, pleines de sagesse, de faits vécus et d'informations issus de lectures sur la maternité (sa bibliographie est impressionnante, mêlant habilement des auteurs, philosophes ou spécialistes de la petite enfance). Bien des mères (actuelles ou en devenir) risquent d'y trouver sinon des réponses, du moins des sources d'inspiration drôlement salvatrices.

Qu'on se le dise: comme le signale Caroline Allard, alias Mère indigne, dans la préface, avoir des enfants, c'est un peu comme partir en pique-nique quand on annonce 90% de probabilités d'averses et une veille d'orages violents. Non, mais qui serait assez fou pour s'y lancer? Si vous lisez ces lignes, c'est probablement que vous aussi, vous avez (ou allez!) braver la pluie, l'orage, et que vous n'en êtes finalement pas morts. Dans son livre, Virginie Dostie-Toupin livre en prime quelques réflexions pour - et c'est le sous-titre de son livre -, «chanter sous la pluie». En un mot: apprendre à profiter de l'orage qui passe!

«Pour moi, le fait de devenir mère, ça a été un acte spirituel. J'ai été irrémédiablement transformée par l'expérience. Or, je ne trouvais pas de livre pour m'accompagner», explique-t-elle en entrevue. Moi, la maternité m'a confrontée à toutes sortes de choix que je n'avais pas envisagés». D'où l'idée de les explorer, et surtout, de les nuancer.

Son livre, écrit sous forme de petites «leçons» (attention, c'est «sans prétention», précise-t-elle) aborde l'humilité (parce qu'aucune mère n'est parfaite) et l'impermanence (rien n'est jamais acquis), en passant par la gratitude (et le respect des mères et de soi-même), la légèreté (et l'art de voir les responsabilités du bon côté) sans oublier l'humanité (parce que la maternité éveille aussi notre animalité). «Permettons-nous donc ces mois de simplicité animale», écrit-elle.

Pour Virginie Dostie-Toupin, trois leçons ont été particulièrement fondamentales: la leçon d'égalité (parce que n'en déplaise aux féministes, oui, une jeune mère éduquée peut carrément changer de priorités avec la maternité; et décider, pourquoi pas, de mettre de côté sa carrière pour s'occuper de ses enfants); la leçon du lâcher-prise (parce que non, on ne peut pas tout contrôler), et enfin celle de l'amour inconditionnel. «On pense que ça va aller de soi, mais c'est quelque chose qui se construit», résume-t-elle. Oui, un amour qui se construit, qui s'apprend, se désapprend. Et qui fait grandir. Comme la maternité, quoi...

Bonheurs et angoisses de la maternité (ou comment chanter sous la pluie), de Virginie Dostie-Toupin, éd. Midi Trente, 210 p., 25,95$