«Vous aimez vos enfants? Vous voulez les chérir, vous voulez les protéger? Alors, aimez-les, chérissez-les, embrassez-les. Avec coeur et amour.» C'est là l'essentiel d'un message tout simple, mais essentiel à la fois, lancé ce matin dans une vidéo de sensibilisation contre... l'exploitation sexuelle des enfants.

Avouez que vous ne vous y attendiez pas? Un message aussi doux, pour un sujet aussi dur, disons que ça sort de l'ordinaire. C'est pourtant la voie qu'a choisie le Théâtre québécois d'expression créative (TQEC), responsable de la production de la vidéo, rendue publique ce matin, à la veille de la Journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants (demain), et de la Journée mondiale des droits de l'enfant (dimanche).

Dans le clip, qui s'inspire du mouvement Free Hugs - ou Câlins gratuits, un mouvement social mondial né en 2004 -, on voit plusieurs enfants sauter dans les bras de différentes vedettes, notamment Isabelle Blais, Geneviève Brouillette, ou encore Pierre Gendron. Des câlins gratuits donc, sympathiques, et surtout authentiques. Sans arrière-pensée. La trame sonore, signée André Gagnon, donne un aspect très tendre à l'ensemble de l'oeuvre.

«L'enfance, pour moi, c'est un immense terrain de jeu où tout est possible. Quand tu nais, tu nais pur. Un enfant qui grandit dans des conditions malsaines, on lui enlève cette candeur, cette pureté», explique à la caméra Isabelle Blais.

«Si on veut faire de la prévention, souvent on dérange et on choque. C'est une stratégie que je respecte, mais qui vise davantage le court terme», explique Alain Gariépy, président du TQEC. «On peut aussi choisir, et c'est le choix que nous avons fait, non pas de dire, «ne faites pas ça», mais plutôt, «faites ceci». Ce qu'on veut, c'est prôner des relations saines entre adultes et enfants.»

Le tout, dans une perspective de prévention. «Il faut reconnaître qu'il est normal et naturel d'avoir des besoins affectifs et sexuels. Encore faut-il choisir des personnes consentantes, dit-il. Souvent, par malheur, des personnes commettent des actes sexuels graves parce qu'ils ont des besoins sexuels ou affectifs qu'ils n'arrivent pas à combler.»

Or, plutôt que de s'attarder à dénoncer les actes répréhensibles, la vidéo cherche à valoriser les bons gestes. «Nous, on veut travailler dans la promotion des gestes sains», poursuit Alain Gariépy. Qui dit gestes sains, dit «gestes intelligents», à savoir des «contacts sains et simples», en un mot «chaleureux». «Un contact généreux, dans le cadre d'un câlin, c'est un geste intelligent qu'on peut poser à l'égard d'un enfant.»

À noter: ce projet découle des activités entourant le premier Colloque international sur l'exploitation sexuelle des enfants et les conduites excessives, qui s'est tenu à La Malbaie, au printemps dernier. Un deuxième colloque est déjà prévu l'automne prochain.

Infos: www.exploitationsexuelle.com