Il y a probablement autant de semaines de relâche que de familles. S'il s'agit souvent d'un vrai beau moment de repos, d'escapades, voire de voyages pour certains, c'est aussi, parfois, platement, un gros, très gros casse-tête. Car faut-il le rappeler, tout le monde n'a pas congé. Huit familles se racontent.

UNE SEMAINE DE DÉCOUVERTES

Geneviève Lapierre, mère à la maison de deux enfants de 1 et 6 ans

«Ça va être notre première semaine de relâche. La relâche, pour moi, c'est prendre du temps en famille. C'est être ensemble, partager, s'amuser, se dire ce qu'on n'a pas nécessairement le temps de se dire le reste du temps. Moi, je suis une maman à la maison à temps plein, alors ce n'est pas vraiment une relâche pour moi. On part deux semaines au Costa Rica. On a loué une voiture une semaine, et on va se déplacer du nord au sud, voir les forêts tropicales, les volcans, admirer la faune et la flore. Et puis partager ensemble nos découvertes. La deuxième semaine, on va dans un tout inclus, se détendre, profiter du soleil. Oui, mon garçon va rater une semaine d'école. Mais pour moi, les voyages, c'est l'école de la vie!»

Mathias, 6 ans

«C'est quoi la relâche? Je sais pas. Au Costa Rica? Je vais voir des serpents à sonnettes et des tarentules! Oui! J'ai hâte...»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Geneviève Lapierre, Xavier et Mathias

UNE SEMAINE POUR SE VOIR



Tamey Lau, fleuriste et mère de 8 filles et 6 garçons

«Pour moi, à la relâche, je peux enfin passer du temps avec mes enfants. Parce qu'en temps normal, ils se lèvent à 6h30 et rentrent de l'école à 18h30. Alors je ne les vois pas trop. Moi? Je ne finis jamais de travailler. Le matin, je suis partie avant qu'ils se lèvent pour acheter mes fleurs. Je prépare leur déjeuner. Mais je n'ai pas le temps de les voir. Le soir, je leur fais à souper et ils mangent ensemble. Pendant que je travaille. Moi? Je n'arrête jamais de travailler. Mes enfants? Je les vois quand ils dorment... Mais pendant la relâche, il y en a toujours un qui vient passer du temps ici avec moi à la boutique, et ça me fait tellement plaisir. Les plus vieux partent avec leurs copains, mais la plus jeune reste avec moi ici. Elle grignote ce qu'il y a à grignoter, elle joue à l'ordinateur. À la relâche, on a plus de temps. Il y en a toujours qui passent me voir, qui viennent m'embrasser. Oui, c'est dur. Mais vous savez, c'est une business difficile, les fleurs...«

Amanda, 13 ans

«La semaine de relâche, pour moi, c'est une semaine de repos. Relax. Pas de devoir ou d'école. Je vais avec ma soeur au cinéma, ou j'aide ma mère à la boutique. J'aime pas trop l'école. Me lever tôt...

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Tamey Lau et sa cadette Amanda

UNE SEMAINE DE CASSE-TÊTE



Iannick Pelletier, chauffeur de camion et père de deux enfants de 3 et 8 ans

«Pour les enfants, la relâche, c'est vraiment une belle période. Mais pour moi, présentement, c'est un peu un casse-tête. Je ne veux pas qu'ils s'ennuient, mais moi, je ne peux pas prendre congé toute la semaine. Heureusement que ma conjointe est capable, elle. Si j'étais père seul, ce ne serait vraiment pas drôle. Je vais prendre une grande fin de semaine, mais s'il y a du boulot, je ne peux pas prendre plus de congés. C'est triste, mais je suis chauffeur de camion à contrat. Dans une petite entreprise. La moitié de l'entreprise s'arrête si je prends congé. J'aimerais bien mieux prendre une semaine, mais il faut gagner des sous. Si je veux garder mon emploi, je n'ai pas le choix. Ça fait partie de la game...»

Jean-Félix, 8 ans

«La semaine de relâche, c'est le fun! On peut faire du ski, s'amuser dehors, faire plein de sports d'hiver. On peut rester avec nos parents pour toute la semaine. C'est le fun, parce que ma mère, elle est sa propre patronne, elle peut rester toute la semaine à la maison à la relâche. Mon papa, il essaie de prendre congé, mais je pense qu'il peut pas.»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Iannick Pelletier et ses enfants

UNE SEMAINE DÉTENDUE

Gabrielle Gauthier, agente administrative et mère de trois enfants de 5, 7 et 10 ans

«Mon conjoint et moi, on se partage la semaine. Et puis on prend une journée toute la famille ensemble. Pendant la relâche, on essaie de ne pas avoir d'horaire trop chargé. Le reste de l'année, on est tellement go-go-go. Mais cette semaine-là, on se prévoit une activité, une journée de glisse à Saint-Jean-de-Matha, et ça va être LA grosse sortie. Parce que ça peut être assez coûteux, si on fait des activités tous les jours. Et puis on est tellement brûlés... La relâche, pour moi, c'est être capable de me retrouver avec mes enfants et leur donner du temps. Du temps de qualité. Sans regarder ma montre!»

Arielle, 10 ans

«Pour moi, la relâche, c'est un moment que l'on passe avec la famille, les amis. C'est une semaine où on peut faire des sorties qu'on ne peut pas faire d'habitude, parce qu'on a des devoirs. Ce que je préfère, c'est les sorties. Comme aller au cinéma...»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Gabrielle Gauthier et ses enfants

UNE SEMAINE DE RELÂCHE PSYCHOLOGIQUE



Anne Meloche, actuaire et mère de deux enfants de 9 et 14 ans

«La relâche pour moi, c'est une célébration de la fin de l'hiver, une pause familiale, quand le manque d'énergie nous gruge. Nous, à la relâche, on s'oriente beaucoup vers le sport. On veut en profiter au maximum, alors on loue un chalet au Massif du Sud, pour faire du ski de fond, de la raquette, du ski alpin. On est un peu sauvages, alors on se retrouve dans un endroit sans bruit, sans trop de monde. Mais c'est sûr que c'est très occupé au travail, alors je vais avoir à travailler là-bas, faire des conférences téléphoniques, etc. C'est sûr que, par rapport au travail, on paie avant et après. La semaine d'avant, je travaille jusqu'à minuit, et après, je paie pour aussi. Mais c'est une relâche psychologique. Et je trouve que c'est sain. C'est sain de s'arrêter comme ça une semaine, vivre ça en famille, et faire du sport en famille.»

Mathieu, 14 ans

«La semaine de relâche? Elle sort un peu de nulle part. Un jour, on est à l'école, puis un autre jour, on est en congé, puis le jour d'après, encore à l'école. C'est sûr que ça nous sort de l'école, mais c'est vraiment pas long. C'est pas comme les vacances d'été. Moi, j'ai des amis qui vont dans le Sud. Pas moi. Je reste là. Je vais dans un chalet faire du ski. Quand je vais à l'école, je ne vois pas beaucoup mes parents. Alors la relâche, c'est le fun, parce que je vois mes parents toute la semaine.»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Anne Meloche, Mathieu et Éloïse

UNE SEMAINE DE VACANCES POUR LES ENFANTS, MAIS PAS POUR LEUR MAMAN

Annie-Claude Martin, de la billetterie de la Maison Théâtre, mère de deux enfants de 4 et 8 ans

«La relâche, c'est des vacances pour mes enfants. Un moment pour eux d'avoir une pause de l'école. Si je leur propose un camp de jour, je sais que ça ne leur tente pas. Ma mère habite au-dessus de chez moi, alors ils passent la semaine chez leur grand-mère. Moi, je travaille. Je vais peut-être amener ma grande fille avec moi une journée. C'est elle qui me l'a demandé. Elle pourra naviguer à l'ordinateur, dessiner, dîner avec nous. Et puis, on va lui trouver des choses à faire, peut-être s'occuper des enveloppes...»

Romane, 8 ans

«La relâche, c'est des vacances. Du temps que je passe avec ma famille. Ma grand-maman. À la maison. On joue à des jeux de société. Et puis une journée je vais aller au travail de ma mère, avec elle, dans son bureau!»

UNE SEMAINE DE VRAIE RELÂCHE, SANS ENFANTS!

Patrice Dufort, enseignant et père de cinq enfants de 7 à 18 ans

«La relâche en deux mots? C'est du temps! Et le pire, c'est que cette année, les vacances de Laval et de Montréal ne sont pas synchronisées, alors mes enfants qui vont à l'école à Laval et moi ne sommes pas en relâche en même temps. C'est ma conjointe qui va passer la semaine avec eux, et moi, je vais être tout seul! Je vais sûrement faire des rénovations, peut-être même me reposer cette année. Oui, je vais prendre une journée pour moi. Toute l'année, nos horaires sont assez chargés, mes gars jouent au hockey, alors là, oui (rires), je vais prendre du temps pour moi. Je dois faire le ménage de mes cartes de hockey, peut-être même trouver le temps de lire. Lire!»

Ludovic, 7 ans

«À la semaine de relâche, je vais pouvoir jouer au hockey!»

Lucas, 10 ans

«C'est une semaine où on peut se reposer et jouer au hockey, sans être obligé d'aller tout le temps à l'école.»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Annie-Claude Martin, ses enfants et sa mère

UNE JOURNÉE CHEZ PAPA, UNE JOURNÉE CHEZ MAMAN...



Dominic Labranche, horticulteur et père de deux enfants de 4 et 6 ans

«Moi, quand j'étais enfant, la relâche, c'était un vrai moment de plaisir. Avec mes parents. Des moments chaleureux. J'ai vraiment de bons souvenirs. Moi, cette année, j'ai changé d'emploi, je suis à contrat, et je viens de me séparer. Alors j'ai réussi à prendre une journée, mon ex va les prendre une autre journée, puis les grands-parents une ou deux journées. J'ai un bon entourage. Heureusement. C'est sûr que ce ne sera pas comme quand j'étais tout petit. Les temps ont changé. Malheureusement.»

Lili-Aude, 6 ans

«Pour moi, la relâche, c'est une journée avec papa, une journée avec maman, deux jours avec grand-maman. Et on va jouer dans la neige!»

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Dominic Labranche, Raphaëlle et Lili-Aude