Partout au Québec, des écoles primaires publiques se démarquent grâce à des initiatives qui sortent de l'ordinaire. Une radio locale, une grande cour verte où poussent les balançoires et les tomates, une classe hyper techno, une grande exposition multiculturelle et une classe tout droit sortie de l'univers d'Harry Potter : voici cinq écoles « ordinaires « où ça bouge.

Dans le vieux La Prairie, sur le chic boulevard Taschereau. Une petite école publique de briques rouges, comme il en existe des centaines d'autres. Une petite école qui ne paye pas particulièrement de mine. C'est que c'est à l'arrière, dans la cour, que l'école Notre-DameSaint-Joseph sort de l'ordinaire.

En fait, il s'agit à l'origine de deux écoles distinctes. Notre-Dame d'un côté, et Saint-Joseph de l'autre. Séparées par une rue et un vaste terrain vague. Rien de très glorieux, quoi.

C'était il y a plus de 10 ans. Puis un jour, par un très heureux hasard, la Commission scolaire, qui avait toujours cru que le terrain désaffecté appartenait à la Ville, se rend compte qu'il lui appartient. À elle. Et c'est là qu'il a fallu prendre une décision: «Qu'est-ce qu'on fait avec ce terrain? Et si on faisait un projet vert?»

Coïncidence? À la même époque, on décide, pour des raisons d'effectifs, de fusionner les deux écoles.

Dix ans plus tard, il ne reste plus rien du terrain vague. Encore moins de la rue. Au contraire, un immense parc relie les deux établissements. Au centre, un terrain de soccer, une grande structure de jeux, des dizaines de balançoires. Ici, des buttes pour courir, là, une pépinière, carrément un jardin, avec des tomates, des fines herbes, tout le nécessaire pour faire des conserves.

Car le petit projet vert est devenu grand. Aujourd'hui, les initiatives se multiplient. Tellement que le directeur a du mal à toutes les citer: des serres, le jardin, les pépiniéristes, les couturiers écolos, même des cuisines, pour vendre le fruit des récoltes, à l'automne. L'an dernier, après le compost, on a rajouté un projet de récupération de plastique et de métal. Et tout cela, ce sont les enfants qui s'en occupent (même l'été, pendant les grandes vacances, ils se relaient pour arroser), avec l'aide, bien sûr, de parents bénévoles, et de professeurs motivés.