Avis aux intéressés: les magazines jeunesse font de l'oeil aux enseignants du Québec. Et pas juste un peu.

Cadeau de fin d'année? Quelque 100 000 numéros du numéro de septembre prochain de Pomme d'Api, J'aime lire, Les Explorateurs et Les Débrouillards sont offerts gratuitement, et ce à tous les enseignants qui en feront la demande en ligne (www.magazinesjeunesse.ca/rentree10) avant le 30 juin.

Visiblement, l'offre a un certain succès: déjà, les exemplaires de Pomme d'Api et J'aime Lire se sont tous envolés.

Pourquoi cette opération de charme, pensez-vous? Se pourrait-il que le magazine jeunesse manque de visibilité dans les écoles du Québec? «Notre mission, c'est de promouvoir la lecture», répond Félix Maltais, éditeur des Publications BLD (Les Explorateurs et Les Débrouillards). Malheureusement, au Québec, quand on pense lecture, on pense livres. «Et pas périodiques», déplore-t-il.

 

Snobisme? Non. «C'est une question de culture.» Selon l'éditeur, le magazine jeunesse n'est tout simplement pas encore entré dans les moeurs québécoises. À l'inverse, en France, plus de 75 titres différents sont offerts aux enfants, des magazines parfois très spécialisés, sur les animaux, les arts, même l'archéologie (Arkéo Junior), des titres que l'on trouve pour la plupart à la Grande Bibliothèque. «La France a une culture qui est plus axée sur le littéraire et le périodique.»

Mais peut-être n'est-ce qu'une question de temps. D'habitudes. C'est du moins le pari qu'il a fait, avec cette campagne, pour une troisième année consécutive.

Il ne s'en cache pas, cette opération n'est pas rentable financièrement. L'an dernier, la mesure n'a entraîné qu'une centaine de nouveaux abonnements.

«Mais moi, j'ai fait le pari qu'à long terme, si le magazine revient une fois dans l'année dans le sac d'un enfant, à un moment donné, il y a une tante ou une grand-mère qui va penser offrir un abonnement en cadeau.»

Pari osé, quand on sait que ce ne sont pas les sources de divertissement qui manquent aujourd'hui aux enfants. «L'offre de qui s'adresse aux jeunes est tellement multiple, il y a les cours de ballet, de guitare, l'internet, c'est immense. C'est sûr que le temps et le budget des familles est limité, concède-t-il. Mais nous, on dit que malgré tout, le magazine est un plus.»