Question: est-il possible de mener de front une carrière, élever trois enfants, être là pour eux le midi et l'après-midi à 15h30? Claudie Arsenault croit que oui. Mais pour y arriver, elle a dû changer d'emploi, opter pour le temps partiel, fonder son entreprise, et du coup travailler de la maison.

À croire les dernières données rendues publiques hier par l'Institut de la statistique du Québec, son emploi du temps a de quoi faire baver d'envie bien des nouvelles mères. Le rapport, Le marché du travail et les parents, révèle que le taux d'activité des jeunes mères de 25 à 44 ans d'enfants de moins de 12 ans a bondi en 30 ans. Si seulement une mère sur cinq travaille désormais à temps partiel (souvent par choix, pour prendre soin des enfants), elles sont nombreuses à rêver d'en faire autant: 66% des mères qui réintègrent leur emploi après un congé de maternité affirment qu'elles auraient choisi le temps partiel, si cela avait été possible. Chez les pères, le chiffre s'élève à 40%. Près de la moitié des parents (54% des mères et 42% des pères) auraient quant à eux aimé bénéficier d'un horaire variable.

«Moi, je me suis créé mon emploi. Et à la base, c'était une décision pour ma conciliation travail-famille», indique Claudie Arsenault, ex-gestionnaire, désormais coach professionnel spécialisée en... conciliation travail-famille. Du coup, elle travaille de la maison 30 heures par semaine. Elle dîne tous les jours avec ses enfants et les attend religieusement après l'école. Fini, pour elle, le gros stress de l'écartèlement entre le boulot et les marmots (un stress vécu par 56% des mères et 46% des pères).

De son côté, Martyne Huot, mère de quatre enfants de 6 à 16 ans, a fondé le réseau Familles d'aujourd'hui il y a 10 ans dans l'espoir de travailler moins. Erreur: son réseau d'intervenants dans le domaine de la famille a pris de l'ampleur, et elle travaille aujourd'hui 80 heures par semaine. «J'ai vraiment raté mon coup!» Son secret? «Je travaille de la maison. Le télétravail, pour moi, c'est la solution, dit-elle. Il faut s'ouvrir à ça, absolument. On le voit, il y a un mini-baby-boom; on fait des enfants de plus en plus jeune; la jeune main-d'oeuvre est super importante; le patronat n'aura pas le choix de se pencher sur la question. Sinon, on va avoir une mini-rébellion!»

Christine Simard, dont le blogue Mamamiiia, traite quasi exclusivement de la question de la conciliation, croit aussi qu'une réflexion plus vaste s'impose: «C'est sûr que des petits arrangements seraient pratiques (des garderies qui ne ferment pas à 17h!), mais à un moment donné, il va falloir qu'on se pose la question: quelle place veut-on donner aux parents dans la société aujourd'hui?»

Un magazine spécialisé

Un tout nouveau magazine vient d'apparaître en kiosque. Familles d'aujourd'hui, réalisé par le réseau Familles d'aujourd'hui, sera publié quatre fois par année. Dans son premier numéro d'une centaine de pages, disponible à partir d'aujourd'hui, le magazine propose aux lecteurs de se faire un bilan de famille, des trucs d'organisation, et aborde différents thèmes entourant les Fêtes (le nouvel horaire, la garde partagée à Noël). Les textes sont pour la plupart signés par des experts (pédiatres, orthophonistes, etc.). «Plusieurs ouvrages, livres et blogues existent actuellement sur ce sujet très à la mode. Mais très peu offrent des réponses satisfaisantes aux nombreuses questions des parents. (...) C'est ce que nous allons partager avec nos lecteurs à chaque numéro», explique Martyne Huot, éditrice du magazine. En vente en kiosque: 4,95$