Riches ou pauvres, tous ont droit à des vacances, croit Robert Rodrigue, du Mouvement québécois des vacances familiales (MQVF). Mais l'accès au bord de lac pourrait être plus difficile cet été pour certaines familles à faibles revenus.

Déjà, constate M. Rodrigue, les familles défavorisées qui veulent réserver un séjour dans un centre de vacances doivent se dépêcher. Depuis quatre ans, cinq de la trentaine de centres de vacances familiales membres du MQVF ont fermé leurs portes. Il y a donc moins de places pour une clientèle qui n'a pas diminué.

 

Les camps de vacances, qu'ils accueillent de jeunes campeurs ou toute leur famille, peinent parfois à joindre les deux bouts, surtout ceux qui offrent des séjours à prix réduit aux familles à faibles revenus. «Les coûts d'exploitation augmentent, les infrastructures vieillissent et il n'y a pas d'argent pour réinvestir», déplore M. Rodrigue. Les normes de sécurité des bâtiments ou des équipements sont sévères, le prix de l'électricité a augmenté pour tout le monde, sans parler du salaire minimum. «On en est bien content, on milite pour sortir les gens de la pauvreté, dit M. Rodrigue. Mais ça augmente les coûts d'exploitation.»

Recrutement difficile

Et le personnel, lui, est de plus en plus difficile à trouver. Gilles Brûlé, directeur du camp Val-Notre-Dame, à Hérouxville, cherche toujours un sauveteur et un animateur pour compléter son équipe. «C'est de plus en plus difficile au fil des ans, dit-il. Particulièrement pour les sauveteurs.» Attirés par les salaires plus alléchants qu'offrent les piscines municipales, les étudiants préfèrent rester en ville plutôt que de s'enterrer dans le bois...

Les centres de vacances familiales permettent à bien des familles de prendre des vacances sans se ruiner. Au Val-Notre-Dame, une famille de quatre personnes s'en tirera à 650$ pour la semaine (repas inclus) et pourra bénéficier d'une autre réduction en fonction de ses revenus.

Si les repas ne sont pas fournis, une famille peut même s'évader pour 60$ par semaine au Camp Ozanam, en Outaouais, avec une preuve de revenus. Des familles se mettent aussi à plusieurs pour négocier un tarif de groupe et partager les frais de transport, d'hébergement et de nourriture.

Mais la majorité des enfants de familles pauvres passeront l'été à Balconville. Moins de la moitié d'entre eux fréquenteront un camp de jour ou de vacances (45%), comparativement à 56% des enfants de familles plus aisées, selon une étude publiée en 2007 par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).