Michel Rouette, père de deux enfants nés en 1981 et 1983. Michel Rouette a pris longtemps avant de se décider à avoir un enfant. Il ne se sentait pas de taille. Puis, un jour, le plus naturellement du monde, le fils d'un ami le prend par la main. "Ça a été le déclic. J'ai vu que je faisais l'affaire."

Sa femme, avec qui il est marié depuis 10 ans, arrête la pilule aussi sec. Lorsqu'elle est enceinte, ils suivent des cours prénataux, "très tendance à l'époque", dont il ne se souvient de rien. L'accouchement, par contre, est "très bouleversant".

Le couple de la génération post-hippie choisit un hôpital offrant des "chambres de naissance". "J'étais ému, craintif. Je me souviens encore de la première fois où j'ai entendu le coeur. Wou... c'est quelque chose!" Quand il coupe le cordon, "j'ai eu l'impression que le coeur m'ouvrait comme une porte de garage. C'était réglé : je savais que je l'aimais", dit-il.

Pour son aîné, il réussit à prendre quelques semaines de vacances. Impossible pour sa deuxième, malgré toutes ses revendications.

À la maison, il adopte rapidement un nouveau rythme de vie : celui du "nouveau boss dans la maison". Il se plaît à donner le biberon la nuit et ne cache pas qu'il a le coeur brisé le premier jour où il faut amener bébé en garderie. Les tâches sont par ailleurs "très partagées, sans problème", dit-il, entre lui et la mère.

Adepte de la philosophie des enfants libres de Summerhill, il reconnaît avoir été un père peut-être trop "amical". Signe des temps, les enfants ne l'appellent d'ailleurs pas papa, mais Michel.