Près d'un enfant sur dix habitant dans un pays à revenus élevés subirait chaque année une forme où une autre de mauvais traitements, selon une étude publiée mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet.

La maltraitance des enfants «est un problème de santé publique beaucoup plus important que ce qu'il paraît», releve Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet qui consacre son édition de décembre à ce sujet.

Selon le professeur Ruth Gilbert de l'University College de Londres, environ un enfant sur dix subit chaque année une forme de mauvais traitements (maltraitance physique, maltraitance psychologique, négligence, abus sexuel).

Mais l'étude souligne que les chiffres officiels étaient beaucoup plus bas, entre seulement 1,5 et 5%.

Pour le seul Royaume-Uni, cela concernerait environ un million d'enfants.

Des chercheurs d'universités du Royaume-Uni et des États-Unis ont compilé différentes études réalisées dans des pays à revenus élevés (Europe de l'ouest, Amérique du nord, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon) en interrogeant des personnes pour savoir si elles ont souffert de maltraitance ainsi que des parents pour connaître leurs méthodes disciplinaires.

«La conclusion importante est que, tout en restant prudent, il y a un nombre très élevé d'enfants... qui sont exposés à ces très graves expériences de l'enfance qui ne sont pas sans conséquences», a expliqué Cathy Widom, professeur à la City University de New York, lors d'une conférence de presse à Londres.