La rentrée scolaire aura lieu comme prévu la semaine prochaine. Il n'est pas question de fermer les écoles de manière préventive ou de retirer systématiquement les travailleuses enceintes.

En fait, rien ne change dans le plan prévu à ce jour. Les autorités fédérales comme provinciales ont fait le point hier pour rassurer les parents et rappeler qu'il n'a pas lieu de fermer les écoles actuellement.

Mais la vigilance reste de mise et tout le monde se tient prêt. «On ne néglige aucun détail. S'il n'arrive rien, tant mieux. Mais s'il arrive quelque chose, on est prêt à tous les scénarios», a déclaré le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

La première vague de grippe A (H1N1), qui a frappé au printemps, a atteint son sommet pendant la deuxième semaine de juin. À ce moment, jusqu'à 107 cas ont été signalés en une seule journée. Mais depuis, l'indice grippal est en constante diminution, a expliqué le directeur de la protection de la santé publique, Horacio Arruda.

Si une deuxième vague de grippe frappait avec virulence, la décision de garder certaines écoles ouvertes pourrait être revue.

«Si la situation épidémiologique changeait et qu'on avait l'impression qu'il était nécessaire (de fermer les écoles) parce que la sévérité est plus importante, les autorités de santé publique reviendraient pour prendre une décision», a précisé le Dr Arruda.

La question des travailleuses enceintes demeure toutefois en suspens. La situation est suffisamment préoccupante pour qu'un avis sur le sujet ait été demandé à l'Institut national de santé publique du Québec. La réponse devrait arriver dans les prochains jours.

La semaine dernière, une jeune mère de 23 ans est morte à Montréal à la suite de complications dues à la grippe A (H1N1) qu'elle a contracté en juin. Son bébé, né par césarienne, a survécu et se porte bien.

Une étude publiée dans la revue The Lancet plus tôt cet été a démontré que les femmes enceintes risquent davantage d'avoir des complications, d'être hospitalisées ou de mourir à cause de la grippe porcine.

Cette situation suscite des inquiétudes particulières dans les écoles, reconnues comme un foyer de propagation de la maladie.

Pour l'instant, c'est le programme en place qui s'applique, à savoir que le médecin traitant recommande le retrait préventif de la travailleuse enceinte s'il le juge nécessaire. Plusieurs enseignantes en bénéficient déjà puisqu'elles ne sont pas immunisées contre le parvarovirus B19, responsable de la «cinquième maladie», qui peut être dangereuse pour le foetus.

Selon l'avis qu'il aura reçu de ses experts, le ministère de la Santé pourrait recommander le retrait préventif des travailleuses enceintes, principalement dans les écoles et les services de garde.

Au moment où élèves et professeurs s'apprêtent à reprendre le chemin des classes, c'est la vigilance qui est de mise. Il faut rappeler les mesures de protection contre la grippe, notamment le lavage des mains. Si un enfant est malade, il devrait rester à la maison. Même chose pour le personnel enseignant, ont rappelé les autorités hier.

Nul besoin de courir acheter du désinfectant pour les mains. «Dans toutes les écoles du Québec, il y a de l'eau et du savon et ça suffit. Le Purell peut être une mesure de plus, mais le Ministère ne recommandera pas aux écoles et aux parents d'en acheter», a précisé Bruno Faucher, du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport en rappelant que ce produit, qui contient de l'alcool, peut même être contre-indiqué pour les jeunes enfants.

Les écoles se tiennent prêtes à faire face à une recrudescence de la grippe plus tard à l'automne. Une mise à jour du plan de préparation sera prête d'ici à quelques semaines. Au début du mois de septembre, toutes les organisations du réseau doivent aussi tenir une rencontre.

Même si on se trouve en pleine pandémie, les cas de grippe A (H1N1) sont moins graves que ce qui avait été appréhendé.

Par contre, la maladie peut être dangereuse pour certaines catégories de personnes. C'est le cas des bambins de moins de 2 ans, des femmes enceintes, des personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, maladie respiratoire) et des personnes âgées de plus de 60 ans.

«On ne doit pas faire peur, mais dans certaines situations, il peut y avoir des conséquences très graves», a rappelé Horacio Arruda. Ces personnes devraient consulter leur médecin dès l'apparition de symptômes grippaux.