Âgée de 30 ans, herboriste, copropriétaire de la coop L'essentiel et les petits riens, codirectrice avec Jenny Gold de Moontree Placenta, une entreprise de transformation de placenta, et mère à temps plein de deux enfants.

Son histoire

Née en Saskatchewan, Sarah Hunter a grandi à Montréal et fait des études aux États-Unis où elle a été formée en herboristerie et comme sage-femme. «J'ai une petite formation en médecine traditionnelle chinoise.»

Vous préparez des gélules de placenta. Quels en sont les bénéfices pour la santé?

«Il y a des écrits qui datent de 5000 ans, qui rapportent que le placenta apporte l'énergie qui s'appelle le jing, qui est associé aux réserves profondes. Quand tu accouches, tu perds beaucoup de ces réserves: le placenta est une substance médicinale qui permet de fournir ce type d'énergie. Ça aide aussi à combattre la dépression post-partum, et ça aide avec la production de lait.»

Parlez-moi du travail de Moontree Placenta.

«Jenny et moi, on fait sortir le placenta de l'hôpital ou de la maison de naissance. Ensuite, on le cuit, on le déshydrate et on le met dans les gélules que la mère peut prendre. En moyenne, tout dépendant de la grosseur du placenta, ça donne entre 100 et 200 gélules.»

En Occident, depuis quand cette pratique de récupérer le placenta humain existe-elle?

«Dans les années 70, cette pratique a connu une certaine popularité. En Chine, où ça se pratique depuis 5000 ans, cette tradition perdure. D'ailleurs, il est possible de se procurer des gélules et des crèmes de placenta dans le quartier chinois de Montréal.

Mais bon, personne ne sait vraiment ce qui se passe là-bas (rires). Quand mon frère est né, il y avait des sages-femmes qui donnaient des recettes pour manger le placenta. Mais ma mère ne l'a pas fait: elle a plutôt conservé le placenta dans le congélateur pendant 10 ans.»

Manger du placenta n'est pas dangereux?

«J'ai des textes chinois qui disent que non. Il n'y a pas de recherches nord-américaines, donc de ce point de vue, on ne sait rien. Nous, quand on le transforme en gélules, on a un protocole antiseptique rigoureux et on utilise des gants.»

D'où vous vient cet intérêt pour les placentas?

«Le placenta fait une job importante pour le bébé et je trouvais ça étrange de le jeter. Dans certaines cultures aborigènes, par exemple, il y a des rituels qui l'entourent, on enterre le placenta pour que le bébé revienne sur la terre. Par contre, je trouve ça difficile d'être connue comme «la femme qui joue avec les placentas».»

À ce jour, avez-vous eu beaucoup de clientes?

«Ça augmente vite! Depuis septembre, on a eu beaucoup de demandes. Les femmes confirment avoir plus d'énergie, moins de dépression, plus de lait.»