Depuis 2003, au Québec, il est possible de demander à un ami, un parent ou à un proche de vous marier. Il y a même un véritable engouement pour cette pratique. En 2003, c'est 213 personnes qui ont été «célébrant d'un jour» ; en 2014, elles étaient 5017!

«Au Québec, on a voulu démocratiser le mariage, mais surtout permettre aux gens de le célébrer dans un lieu qui les représente et qui est plus près de leurs volontés. Les gens peuvent choisir un endroit qui leur convient davantage que le palais de justice, surtout qu'aujourd'hui, il y a plus de mariages civils», explique Gaétan Rancourt, directeur du centre de communication avec la clientèle au ministère de la Justice du Québec, qui précise que seuls les greffiers du palais de justice et les ministres du culte étaient autorisés à célébrer les mariages avant 2003.

Les «célébrants d'un jour» doivent le rester. Ils sont limités à la célébration de trois mariages dans leur vie, sauf exception. «S'il y a un père de famille de quatre enfants et que le quatrième souhaite que ce soit son père aussi qui le marie, on ne va pas le lui refuser. Chaque cas est analysé, mais il y a des refus chaque année», affirme Gaétan Rancourt.

Code civil et romantisme

Célébrer un mariage est une responsabilité et on ne doit pas prendre ce rôle à la légère. Il y a des étapes à respecter et des obligations légales. «C'est une responsabilité que la ministre délègue à un citoyen et on s'assure que la tâche sera accomplie avec sérieux lors de l'entretien téléphonique que nous avons avec chaque célébrant. La loi exige la lecture des articles du Code civil, même si ça casse le côté romantique, comme je l'ai déjà entendu», précise Gaétan Rancourt.

Daniel Handfield a été très honoré que son fils et sa future femme lui demandent d'être célébrant à leur mariage, qui s'est tenu en juillet dernier.

«C'est un vrai privilège que nous avons ici au Québec. Les gens sont fiers d'agir comme célébrants», dit Gaétan Rancourt. Il insiste sur le caractère solennel de la cérémonie et même sur le choix du lieu, qui doit l'être tout autant. «Un mariage sous l'eau, par exemple, est problématique. L'échange de voeux formels et le consentement doivent absolument être faits à l'extérieur de l'eau, tout comme la lecture des articles du Code civil.» Il rappelle aussi que les célébrants d'un jour doivent être très vigilants. Il met en garde contre des petits oublis qui peuvent survenir, comme s'apercevoir, par exemple, qu'un des deux époux n'était pas officiellement divorcé le jour de son mariage! «C'est la responsabilité du célébrant de vérifier si les époux sont célibataires ou s'ils ont bien en main leur certificat de divorce, que le célébrant doit envoyer à l'état civil, sinon le mariage sera invalide.»

Une trousse du célébrant

Chaque «célébrant d'un jour» reçoit la trousse du célébrant avec toutes les démarches précises à suivre avant, pendant et après la cérémonie.

Au moins 20 jours avant la célébration, il faut procéder à l'affichage de l'acte de publication. Il faut aussi constituer un dossier (réunir l'ensemble des documents officiels des conjoints). Durant la cérémonie, il faut faire la lecture des articles du Code civil du Québec, recevoir le consentement des époux et demander aux mariés et à leurs témoins de signer la Déclaration de mariage. Après la célébration, il faut transmettre sans délai au Directeur de l'état civil l'original de la Déclaration de mariage ainsi que les documents comme les actes de naissance des époux ou les jugements de divorce si les époux sont divorcés.

Consultez la page de Justice Québec sur le sujet : http://www.justice.gouv.qc.ca/francais/publications/generale/celebrant.htm