Les Québécois peuvent choisir le mariage civil, religieux ou l'union civile pour unir leur vie à leur moitié. Quand ce n'est pas un prêtre, dans le cas du mariage à l'église, le célébrant peut être une personnalité officielle ou... un proche ami ou parent. Une possibilité encore méconnue qui a ses avantages et ses défis.

Hubert David a déjà célébré trois mariages. Mais pas n'importe lesquels. Il a marié trois couples d'amis. Il n'est pourtant ni notaire ni greffier de justice ni maire. « C'est un système encore méconnu : mes amis ne savaient pas qu'ils pouvaient faire célébrer leur mariage civil par un proche », se souvient Hubert David, juriste et donc bien au fait de cette possibilité.

Le nombre de mariages civils célébrés par un proche augmente néanmoins régulièrement depuis que la loi le permet (2002). Il est passé de 442 en 2004 à 3788 en 2011, contre près de 7000 célébrés par une personnalité officielle. Les mariages religieux représentent pour leur part 53,9 % des unions célébrées en 2011.

L'avantage du célébrant : « Une cérémonie plus personnalisée, plus conviviale », selon Hubert David, qui s'est chaque fois fait un devoir de préparer une allocution adaptée aux mariés. C'est également un moyen d'éviter des frais. « Le seul frais est le dépôt du dossier de mariage au tribunal qui coûte une cinquantaine de dollars », précise le jeune homme.

Les autres procédures sont effectivement plus coûteuses puisqu'elles consistent à faire célébrer le mariage ou l'union civil(e) par un notaire, un greffier de la Cour supérieure désigné à cette fin ou par un maire ou un membre d'un conseil municipal ou d'arrondissement.

Beaucoup de responsabilités

Néanmoins, comme il « agit comme officier de l'état civil chargé de recevoir le consentement libre et éclairé des futurs époux ou conjoints », selon le site du ministère de la Justice, le célébrant, quel qu'il soit, a des obligations à respecter pour que le mariage soit valide. D'abord, sa « candidature » doit être validée par le ministère de la Justice selon plusieurs conditions : avoir la citoyenneté canadienne ou le statut de résident permanent, être majeur, etc.

Ensuite, le célébrant recevra une trousse d'information qu'il devra suivre à la lettre. « Il doit s'assurer de l'identité des époux, vérifier qu'ils n'ont pas déjà été mariés sans être divorcés, qu'ils ne sont pas frère et soeur, il doit publier un avis plusieurs semaines avant le mariage, faire assermenter le témoin qui atteste de diverses informations sur les futurs mariés, etc. », indique Caroline Ouellet, directrice de contenu à Éducaloi.

« Même moi qui suis juriste, j'ai trouvé ça compliqué », atteste Hubert David. Pourtant, il ne faudrait pas que le célébrant se trompe ou omette une démarche. « Il doit suivre rigoureusement ce qui lui est demandé dans la trousse d'informations. Si les vérifications sont défectueuses, le mariage ne sera pas valide », prévient Johanne Pilote, notaire.

Les récriminations semblent rares néanmoins. « Il y a peu de conflits et la jurisprudence est inexistante quant à des actions visant à faire annuler un mariage pour des raisons de formalités non respectées par un célébrant », constate Caroline Ouellet.

Même si la liste des obligations est longue, pas de quoi décourager Hubert qui recommande à tous de ne pas avoir peur d'accepter d'être célébrant d'un mariage ou d'union civil(e). « C'est tellement valorisant ! »

Pour plus d'information : educaloi.qc.ca ; https://www.justice.gouv.qc.ca/francais/publications/generale/maria.htm#autorise