Sophie Dufault mord dans la vie à pleines dents. Sur son bureau, à l'école, elle a placé une photo d'elle, amaigrie et chauve, un verre de vin à la main. « Je célébrais la fin de ma chimiothérapie. Quand je regarde cette photo, ça permet de dédramatiser les petits pépins du quotidien.»

À 33 ans, elle a reçu un diagnostic de cancer du sein. Ses enfants étaient alors âgés de 3 ans et 6 ans. «Je n'avais pas d'antécédents, j'étais en pleine forme. Ça a frappé fort.» Après une chirurgie pour l'ablation de la tumeur, elle a subi plusieurs traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. «La pire période de ma vie.»

Puis, la tempête s'en est allée. «Les cheveux repoussent, la vie reprend son cours et, aujourd'hui, je me sens plus vivante que jamais.» Elle se fait un devoir de bouger. Elle boit du thé vert chaque jour. Elle mange des légumes crucifères, des petits fruits, du curcuma... Tout pour que le cancer ne revienne jamais.

Entre les enfants, les conseils d'établissements, les réunions et les événements scolaires, il lui arrive cependant de manquer de souffle... et de motivation. « La vie va vite. Je sais qu'il faut que je me réserve du temps, mais l'entraînement est souvent la première affaire que je tasse.»

Son défi : la constance. Elle court depuis douze ans, mais de façon irrégulière. «J'adore courir, mais je suis du genre à m'entraîner intensément durant quelques mois et à tout arrêter. Je veux que la course à pied devienne une discipline de vie, que mon corps en ait besoin.»

Coûte que coûte, Sophie Dufault sera du 10 km au prochain Marathon de Montréal. «Ça me stresse, c'est une première. J'ai tellement hâte de vivre ça, je donnerai tout ce que j'ai.»

Nom : Sophie Dufault

Âge : 35 ans

Lieu de résidence : La Prairie

Occupation : directrice d'une école secondaire

Épreuve choisie : 10 km

Objectif : donner le meilleur d'elle-même