Guy A. Lepage vient de s'offrir le resto dont il rêvait: Chantal Fontaine, Jean-Pierre Des Rosiers et lui ouvrent Accords, un restaurant où tous les plats ont été pensés d'abord et avant tout en fonction des vins qui pourraient les accompagner.

«On s'est payé le resto où l'on voudrait aller tout le temps!» a lancé à la blague Guy A. Lepage cette semaine, à l'ouverture du resto de la rue Notre-Dame Ouest, dans le Vieux-Montréal. On connaissait déjà sa passion pour le vin. Mais la restauration? Histoire de rassurer les sceptiques, Guy A. Lepage a tout de suite précisé qu'il ne mettrait jamais les pieds en cuisine: «Moi, je n'ai aucune prétention de restaurateur. Je suis un client!»

Chantal Fontaine, quant à elle, qui n'a jamais caché sa gourmandise (elle a été propriétaire du restaurant qui a précédé Accords dans les mêmes locaux), est la «mère spirituelle» du projet. Quant à Jean-Pierre Des Rosiers, «maniaque du bio», il ajoute sa touche santé: plus de 70% des vins offerts sont biologiques, le menu privilégie les produits de saison locaux et offrira au besoin toutes les options «sans» (gluten, produits laitiers, oeufs, etc.).

Pour concevoir le menu, le sommelier Philip L. Morisset (Auberge Hatley, Club chasse et pêche) et le chef Marc-André Lavergne (Les trois tilleuls, Aczù) ont concocté de petites portions (à peine plus grosses qu'une entrée typique), à marier avec des vins. Quant aux noms des plats, ils sont du cru de Guy A.: crab dinner, pétoncle ventripotent et bedaine de porc, désordre de légumes, assiette de cochonneries et, pourquoi pas, conflit de canards.

Et c'est ici que se trouve la clé du concept: pour accompagner chaque plat, le sommelier propose deux verres: l'accord (classique et prévisible), et le désaccord (surprenant, audacieux et souvent savoureux). Mieux: pourquoi ne pas boire, ensemble, l'accord et le désaccord?

Le choix des vins au verre est impressionnant: grâce à une nouvelle technologie qui permet une meilleure conservation du vin, jusqu'à 50 bouteilles pourront être ouvertes en même temps. La carte des vins variera selon les arrivages de la SAQ et d'importateurs privés.

Enfin - et c'est, sauf erreur, une exclusivité -, Accords souhaite louer à ses clients des «condos à vins», sorte de celliers individuels où ils pourront garder des bouteilles achetées (et à consommer) au restaurant. Ces «condos» ciblent les amateurs qui n'ont pas nécessairement chez eux l'espace ou la technologie pour garder leurs bouteilles. Ils pourront entreposer leurs bouteilles au restaurant moyennant un investissement minimal. Le prix plancher, de quelques milliers de dollars pour une cinquantaine de bouteilles, n'a pas encore été déterminé. Les «condos» doivent ouvrir cet été.

 

Accords

212, rue Notre-Dame Ouest, Montréal, 514-282-2020 www.accords.ca