Qu'ils soient auteurs, chanteurs, écrivains ou danseurs, de nombreux artistes vouent une véritable passion à leur animal de compagnie. La Presse a rencontré cinq personnalités pour en discuter. Cette semaine, l'auteure à succès Chrystine Brouillet nous présente sa chatte Violetta.

Avez-vous toujours eu des animaux de compagnie ?

J'ai eu des chats presque toute ma vie sauf peut-être quand j'ai vécu à Paris. À cette époque, j'avais du mal à subvenir à mes propres besoins ! Mais dès que j'ai pu en avoir un, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai adopté Valentin.

Est-ce que Valentin a été votre compagnon préféré ?

Valentin a inspiré Les neuf vies d'Edward. Il y a deux ans, j'ai perdu Olympe que j'aimais tout autant que lui. Là, je vous parle et Violetta vient de passer derrière ma tête ! Ils sont si différents que c'est une découverte chaque fois. Certains sont plus réservés, d'autres plus débrouillards. J'ai été chanceuse, je n'ai eu qu'un seul chat qui n'était pas très intelligent. Disons que Pénélope n'était pas une lumière !

Quel est le plus inspirant de vos chats ?

Sans doute Valentin, mais aussi Léo, que j'ai beaucoup utilisé dans les romans de Maud Graham. Églantine a fait son apparition dans mes livres les plus récents et elle est inspirée d'Olympe. Alors je ne peux pas vraiment dire qu'un m'inspire plus que l'autre. C'est le plaisir de vivre avec eux et de les observer. Une maison sans chat, c'est pour moi comme habiter à l'hôtel. C'est apaisant un chat. Jules Renard disait : « L'idée du calme est dans un chat assis. » J'aime beaucoup cette image. Pour la psychorigide angoissée que je suis, c'est essentiel d'avoir un chat ! (rires)

Vous avez perdu il y a peu de temps un de vos chats. Pensez-vous en adopter un autre ?

Quand Olympe est morte, autant j'ai eu beaucoup de peine, autant Violetta était ravie ! Je ne pensais pas qu'un animal pouvait autant changer de caractère. Elle qui était si indépendante est devenue câline. Elle reste beaucoup plus à la maison. Elles ne se battaient pourtant pas beaucoup et Violetta protégeait Olympe quand elles étaient dehors. Elle l'a cherchée une semaine puis a eu l'air de dire « bon débarras ! ». Violetta est une chatte de gouttière toute noire que j'ai trouvée dehors. On suppose qu'elle avait 1 an de par sa dentition à l'époque. Elle était dans la cour et il faisait froid. Elle était sauvage, enceinte et affamée. Je l'ai nourrie et j'ai fini par la faire entrer à la maison. L'arrivée d'Olympe l'a rendue moins sauvage. Au début, quand je mettais la main sur elle, elle faisait la morte ! J'avais Violetta depuis trois mois quand je suis rentrée dans une animalerie et que j'ai vu Olympe, cette petite siamoise têtue de 750 g !

Comment percevez-vous votre relation avec vos chats ?

C'est différent avec chacun. Mais de manière générale, le rapport avec le chat est un rapport de séduction. Un chat va faire quelque chose pour te faire plaisir, pas pour t'obéir. Il faut les gagner et c'est à refaire régulièrement. Il faut ruser pour avoir leurs faveurs. Si je ne suis pas réveillée à 5 h, Violetta se charge de le faire en ronronnant autour de ma tête. Elle est très indépendante sinon, elle fait sa vie alors qu'Olympe était toujours avec moi. Violetta est une bonne copine, une complice. Elle se débrouillait avant que je la rencontre. Je ne m'inquiète pas trop pour elle. On est colocataires ! Avec Olympe ou Valentin j'avais un rapport plus matériel, car ils étaient plus nerveux et angoissés.

Vous privez-vous de voyager pour eux ?

Disons que certains séjours sont plus courts ! Je limite certains déplacements pour ne pas la laisser seule plus qu'une journée ou deux.

Arrivez-vous à écrire sans chat autour de vous ?

Je trouverais ça très curieux. Pour moi, ça fait tellement partie de la vie.

PHOTO IVANOH DEMERS, Archives LA PRESSE

« J’ai eu des chats presque toute ma vie », confie l’auteure Chrystine Brouillet.