Si vous êtes comme moi, les mois d'août, septembre et octobre sont synonymes d'éternuements, de larmoiements et de nez qui coule. Invariablement, toutes les années, j'oublie que je souffre d'allergies saisonnières, que l'on nomme « atopie », et dès que les mois tabous se pointent le bout du nez, me voilà en galère, naviguant de boîte de mouchoirs en boîte de mouchoirs.

Une réaction allergique est en fait un événement physiologique tout à fait normal et bénéfique pour la survie d'un individu. Le système immunitaire, système portatif et intégré de défense, possède plusieurs types de soldats qui circulent librement dans le sang des êtres vivants. Lorsque ces derniers voient un envahisseur qu'ils considèrent comme étrange, toute une cascade d'événements se met en place pour éliminer ce dernier. Le problème avec les allergies consiste en un système de détection trop sensible criant à la panique générale lorsqu'il rencontre des choses tout à fait inoffensives, comme une microscopique graine de pollen ou un fragment de protéine de poulet. Des mesures extraordinaires d'élimination sont alors activées au risque même de l'élimination de l'hôte (réaction anaphylactique), ce qui est fondamentalement problématique avec l'évolution.

Malheureusement, nos animaux de compagnie, plus rarement les chats, mais surtout les chiens, souffrent aussi d'allergies. Elles sont en fait de deux types, soit les allergies alimentaires et les allergies environnementales (dites « atopie »). Dans la première catégorie d'allergies, l'animal présentera des signes cliniques toute l'année puisque la source du problème se situe dans son alimentation. Les allergies environnementales, quant à elles, se font sentir généralement au même moment que chez des humains, soit en août, septembre et octobre. 

Plus rarement, certains chats ou chiens peuvent développer une hypersensibilité aux piqûres de puces qui se perpétuera quant à elle tout au long de l'été et ne nécessitera alors qu'une seule puce baladeuse qui se nourrit pour déclencher l'apocalypse. 

Finalement, certains chiens malchanceux démontreront des systèmes immunitaires fous ayant vu la poussière de votre maison, les acariens de vos lits ou même le contact avec vous comme une menace méritant le déclenchement d'une réaction allergique.

Se présentant sous forme de plaies, croûtes cutanées (sous le menton et autour du cou pour les chats, et un peu partout mais surtout sur le ventre pour les chiens) et gratouilles (prurit) intenses au point de s'infliger de sérieuses plaies près ou dans les oreilles et partout sur le corps (mordillement des pattes avant, de la peau, des griffes et des orteils), les allergies nuisent souvent autant à la qualité de vie de l'animal qu'à celle de son maître. La semaine dernière, 80 % de mes consultations étaient pour des gens à bout de souffle et cernés qui venaient chercher la médication antiallergique pour leur chien qui se gratte, se lève 20 fois pendant la nuit, se secoue, se gratte en cognant les murs et le plancher, a envie de pipi maintenant qu'il est bien éveillé, se recouche, se lèche pendant deux heures... et finalement s'endort le matin pour dormir toute la journée !

GUIDE DE SURVIE À LA SAISON DES ALLERGIES SAISONNIÈRES

• L'an prochain, n'attendez pas août pour vous procurer les médicaments contre les allergies de votre chat ou votre chien. Débutez dès la mi-juillet (demandez à votre vétérinaire de vous faire un rappel téléphonique en juillet) l'administration de cyclosporine, qui évitera en bloc l'apocalypse. 

• Utilisez un shampoing à base de chlorhexidine doux une fois aux trois jours durant la saison problématique. Il contrôlera les infections secondaires qui accompagnent souvent les allergies. 

• Nettoyez les oreilles (surtout les pendantes) de votre chien une fois par semaine tout au long de l'année avec un produit à base d'avoine. Si vous constatez l'apparition de sécrétions brunâtres, nettoyez tous les jours pendant cinq jours. Si le problème persiste, consultez votre médecin vétérinaire.

• En dernier recours, administrez oralement un mélange de cortisone et d'antihistaminique pour les chiens ou uniquement de cortisone pour les chats, qui mettra un frein net aux allergies, mais qui s'accompagne de toute une myriade d'effets secondaires. 

• Allergies environnementales : choisir une alimentation spécialement et scientifiquement (avec publications scientifiques) conçue pour améliorer la structure de la peau de votre animal, optimisant ainsi sa capacité à gérer normalement les envahisseurs. 

• Allergies alimentaires : choisir une alimentation spécialement et scientifiquement (avec publications scientifiques) conçue pour les allergies et ne contenant aucune trace de protéines animales pour débuter (minimum huit semaines), consulter ensuite votre médecin vétérinaire pour la suite des choses.

La gestion des problèmes allergiques est selon moi héroïque tant pour l'animal que pour son propriétaire. Mais rassurez-vous, vous n'êtes pas seuls ! Toute une gamme de tests est maintenant offerte pour bien cerner la source du problème et enfin y trouver une solution viable et efficace.