Des lois anticruauté dépassées et des règles insuffisantes concernant le transport des animaux expliquent notamment le mauvais classement du Canada en matière de protection des animaux, affirme une nouvelle étude mondiale.

Le Canada n'obtient qu'une note de «D» sur l'indice de protection des animaux, qui accorde à 50 pays une note allant de «A» à «G» selon la force de leurs politiques et de leur engagement législatif envers la protection et le bien-être des animaux.

Les lois anticruauté inscrites au Code criminel n'ont pratiquement pas été modifiées depuis leur adoption il y a un siècle, a rappelé une porte-parole du groupe World Animal Protection, Melissa Matlow. La loi, a-t-elle ajouté, qualifie encore les animaux de propriété.

«Et c'est un gros problème, a-t-elle dit. Ça ne reflète pas les attitudes changeantes envers les animaux.»

L'évaluation déplore aussi la faiblesse des règles qui encadrent le transport du bétail.

«Nous sommes le seul pays développé que je connaisse qui permet à certains bestiaux d'être transportés pendant deux jours sans eau, sans nourriture et sans repos», a déploré Mme Matlow.

De plus, la protection accordée aux animaux sauvages à travers le Canada est inconstante et cible surtout la protection d'une espèce plutôt que le bien-être d'un animal en particulier, a-t-elle ajouté.

L'indice compilé par World Animal Protection, anciennement la Société mondiale pour la protection des animaux, tient compte de 15 facteurs, comme la présence de lois qui reconnaissent que les animaux sont des êtres sensibles, capables de ressentir la douleur.

L'indice est publié pour la première fois. Il tient aussi compte du traitement des animaux en captivité et de ceux utilisés en vivisection, et de la protection accordée aux animaux sauvages.

«Les résultats de l'indice sont éloquents, a dit Mike Baker, le patron du groupe environnemental, sur son site Web. Les gouvernements doivent agir pour protéger les animaux et pour reconnaître que le bien-être des animaux est inextricablement lié à la santé de la population.»

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz, a indiqué par courriel que le bien-être des animaux relève à la fois du gouvernement fédéral, des provinces, des territoires et de l'industrie.

«Notre gouvernement s'attend à ce que toutes les entreprises respectent les lois canadiennes strictes concernant le bien-être des animaux, a-t-il dit. En collaboration avec l'industrie, notre gouvernement a continuellement renforcé les lois du Canada sur le bien-être des animaux et nous continuons à prendre le dossier au sérieux.»

Les pays choisis pour l'étude comprennent les principaux producteurs mondiaux de boeufs, de volailles, de porcs, de moutons, d'agneaux, de lait et d'oeufs.

Seulement quatre pays obtiennent une note de «A»: le Royaume-Uni, la Suisse, l'Autriche et la Nouvelle-Zélande. Le Canada, en revanche, se classe derrière des pays comme le Brésil, l'Inde et les Philippines.

Le Canada a toutefois été salué pour son engagement envers la Déclaration universelle pour le bien-être animal.

De plus, l'indice ne tient pas compte d'améliorations adoptées au Canada à l'extérieur du système légal, comme le développement d'un code national pour encadrer le confinement du bétail.

«Le Canada a le potentiel d'être un leader mondial en matière de protection des animaux, mais nous n'avons même pas les lois les plus élémentaires pour les protéger», a déploré par voie de communiqué Josey Kitson, la directrice exécutive de World Animal Protection Canada.