Depuis huit ans, Daniel Fillion tente de rendre la vie des chats et de leurs propriétaires un peu plus douce en leur apprenant à mieux se comprendre. Il était donc tout naturel pour le comportementaliste félin - mieux connu sous le nom de l'Éduchateur - de revenir sur les 50 questions qui lui sont le plus fréquemment posées dans un livre intitulé Mon chat chez le psy, volume 2 (en vente dès le 24 septembre aux Éditions Transcontinental). Entretien avec l'homme qui murmure à l'oreille des mystérieux minous.

Q : À combien de questions devez-vous répondre par l'entremise de votre entreprise Éduchateur?

R : On répond à 5000 questions par année par téléphone, Facebook ou courriel. Là-dessus, on va faire 250 consultations privées pour régler des problèmes de comportement. Pour les autres, soit les réponses ont réglé le problème, soit les gens curieux sont allés plus loin dans leur questionnement. Nous avons une équipe de huit personnes et un nouveau site lancé hier avec de nouvelles vidéos pour répondre aux problématiques les plus fréquentes, en plus des articles, bien sûr.

Q : Quels sont les problèmes les plus récurrents auxquels les propriétaires de chats font face?

R : Dans 75% des cas, il s'agit de problèmes de litière. Puis les miaulements la nuit. On a fait un sondage récemment auprès de nos fans et on a été surpris de voir que le sujet «les griffes sur le divan» revenait aussi souvent. Les gens ne pensent pas qu'il y a des solutions à ça, mais pourtant, il y en a.

Q : Les problèmes sont-ils si faciles à régler?

R : Nos statistiques démontrent que 50% des gens qui vont simplement consulter nos vidéos ou chroniques sur le site de l'Éduchateur vont régler leur problème. En cas de consultation, on a 85% de taux de réussite avec une seule visite, en 7 jours. La plupart des problèmes du chat sont faciles à régler. C'est un animal territorial, et souvent le souci est simplement d'ordre territorial. Il faut donc ajuster son territoire ou le comportement du propriétaire.

Par exemple, les problèmes de litières sont dus à un nombre de litières insuffisant (une de plus que le nombre de chats dans la maison), ou à une litière mal placée. Il ne faut pas négliger les problèmes d'ordre médical qui causent une aversion pour la litière. Tout problème de comportement peut avoir une cause médicale, et c'est la première chose à éliminer.

Q : Profitons de votre présence pour vous poser la question! Mon chat peut-il vraiment savoir qu'une personne va mourir?

R : Il y a des cas qui ont été documentés, dont celui que je nomme dans le livre. Le chat allait se coucher sur le lit des gens qui allaient mourir dans les prochaines heures. Les chats nous connaissent par coeur, nos habitudes, notre langage corporel. Dès qu'on modifie notre façon de faire sur le plan émotionnel ou de notre gestuelle, ils le voient et comme c'est un changement, c'est une source de stress. Ils vont donc aller à la source de ce changement. Dans une maison de retraite, les chats connaissent la routine des pensionnaires et quand ils voient qu'ils changent leur manière de respirer ou de bouger, ils vont aller les voir. Quand l'infirmière arrive et voit le chat au pied du lit, il va souvent se faire du renforcement positif quand elle va le caresser. Il va associer ce changement à cette situation et la répéter.

Q : Vous proposez notamment dans votre livre de devenir plus malin que votre chat. Alors, comment éviter qu'il ne monte sur la table?

R : La plupart des gens utilisent le fameux vaporisateur en pensant que c'est très efficace. Ils me disent que ça fonctionne, mais quand je demande si le chat monte encore sur la table, la réponse est toujours la même! Ça ne rapporte rien au chat, alors ça ne fonctionne pas! Il faut toujours se poser la bonne question et celle-ci ne doit jamais inclure une négation. Ce n'est pas : «Je ne veux pas que mon chat monte sur la table», mais plutôt : «Qu'est-ce que je veux qu'il fasse à la place?» On veut que le chat reste par terre, alors c'est là-dessus qu'on va travailler avec du renforcement positif, pour que ça lui rapporte davantage d'être par terre que sur la table. Donc mettre des gâteries par terre chaque fois que le chat est autour de la table est la solution.

Q : Vous nous apprenez que les chats préfèrent les femmes. Vraiment?

R : Sachant que 87% de ma clientèle est féminine! Si les femmes aiment les chats, les chats aiment aussi les femmes. Qui est le plus colleux avec le chat, qui donne le plus de gâteries au chat dans la maison, s'allonge par terre quand il est sur le divan? Les femmes sont plus à l'écoute de leur chat et il retire plus d'elles que de l'homme. Il y a bien entendu des exceptions. Mais les tons de voix jouent aussi beaucoup : le grave étant une punition, le neutre un commandement et l'aigu une récompense. Mesdames, quand vous parlez à vos chats, c'est une éternelle récompense.

Q : Finalement, est-ce le chat qui passe sur le divan dans votre livre ou son propriétaire?

R : Nous sommes des psys pour humains pour les chats! On est engagés par les chats pour régler les problèmes des humains pour régler les problèmes des chats.

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