The Ghosts in Our Machine est un documentaire qui risque de changer à jamais vos habitudes de consommation au nom de la cruauté envers les animaux.

Les animaux sont-ils des biens que l'on peut posséder et utiliser ou sont-ils des êtres sensibles ayant des droits? C'est la question que tente de soulever, depuis maintenant 10 ans, la photographe Jo-Anne McArthur grâce à ses clichés sur la condition des animaux sur les sept continents. Liz Marshall, réalisatrice du documentaire The Ghosts in Our Machine, a choisi de la suivre pendant toute une année au Canada, aux États-Unis et en Europe et ainsi voir comment la machine de notre monde moderne a transformé tant d'animaux en «fantômes», qui servent de produits de consommation.

Amoureuse des animaux et passionnée de photographie, Jo-Anne McArthur a rapidement voulu combiner ces deux champs d'intérêt.

«Larry Towell, mon mentor, m'a dit que si je me concentrais sur ce que j'aimais le plus dans la vie, je prendrais les plus belles photos», dit-elle.

Mais quel a été le premier déclic? «En 1989, j'étais en Équateur et il y avait un singe enchaîné à une fenêtre, entraîné pour faire les poches des passants. Les gens prenaient des photos de lui et trouvaient ça drôle. Moi, j'y voyais de la torture. J'ai réalisé que, quand il s'agissait d'animaux, j'avais une vision bien différente des gens et je voulais qu'ils puissent le voir dans mes photos», raconte Jo-Anne.

«Tout a débuté à un niveau très personnel, quand j'ai commencé à ne plus pouvoir nier que les animaux ont des sentiments, ce qui ne m'empêchait pas de les manger. Ça a piqué ma curiosité et j'ai décidé d'en apprendre plus à leur sujet. Et quand on commence à voir la réalité, on ne peut plus revenir en arrière!», précise-t-elle.

En se penchant sur cette problématique, Jo-Anne découvre ainsi le destin des animaux des fermes industrielles, de ceux dans les usines à chiots ou les élevages de fourrure, ou encore des bêtes subissant des tests dans l'industrie pharmaceutique.

Convertie au végétalisme

The Ghosts in Our Machine fait partie d'un projet intitulé «We Animals» qui documente, par la photographie, la situation des animaux dans l'environnement humain. Il vise à abolir les barrières que les humains ont dressées et qui permettent de traiter les animaux comme des objets et non comme des êtres ayant une signification morale.

«J'ai toujours eu un amour naturel pour les animaux. Mais après avoir fait ce film, cet amour a grandi et je suis maintenant plus consciente de ces milliards d'animaux hors de notre vue, mais qui sont au centre de nos industries. Je suis devenue végétalienne. Ce n'est pas un choix facile. Mais ces images ont ouvert mes perspectives en matière de nourriture», s'exclame Liz Marshall, réalisatrice du documentaire.

Mme Marshall voulant rester loin des stéréotypes, son plus grand défi a été de trouver l'équilibre entre le besoin de témoigner de la situation en représentant la «machine» sans faire de compromis, sans pour autant traumatiser les spectateurs avec des images insoutenables. «On a interrompu les passages les plus lourds en montrant également des images du sanctuaire pour les animaux rescapés, où Jo-Anne passe la moitié de son temps pour se ressourcer», dit-elle.

Avec The Ghosts in Our Machine, Liz Marshall et Jo-Anne McArthur ne rêvent pas de convertir les masses au végétalisme, mais plutôt que leurs habitudes de consommation se fassent plus responsables.

«Tous les consommateurs peuvent faire plus de choix respectueux des animaux. On a une approche verte dans notre consommation et on devrait en faire de même quand vient le temps de parler des animaux en vérifiant si nos produits sont «non testés sur les animaux», "élevés en liberté", etc.», précise Liz Marshall.

«Les animaux élevés pour la viande sont ceux qui souffrent le plus. Alors si on peut réduire notre consommation de viande juste un peu, en adoptant par exemple une journée sans viande, ça changerait beaucoup de choses pour les animaux, la cruauté et même l'environnement», lance quant à elle Jo-Anne McArthur, dont le livre de photos We Animals, offert au début du mois de décembre au www.weanimals.org, propose les meilleurs clichés de ces animaux vivant dans l'ombre.

> Pour plus de renseignements: www.theghostsinourmachine.com