Cloner son chien pour 300 000 $, faire de son pelage un chandail pour l'hiver ou encore lui organiser une cérémonie de mariage: aimons-nous nos compagnons à quatre pattes à la folie ou avons-nous simplement perdu la tête?

C'est la question que soulève Pamela Redmond Satran, une auteure à succès new-yorkaise et chroniqueuse au magazine Glamour, dans son livre Rabid: Are you crazy about your dog or just crazy?

En se créant une alerte sur l'internet, Mme Satran a répertorié pendant près de trois ans tous les articles, photos, blogues, etc., à propos de chiens en Amérique du Nord. Le fruit de ses recherches est à la fois drôle, intéressant et parfois... troublant!

«Ce projet est issu d'une discussion avec Joe, mon fils de 23 ans, à propos d'un évènement spécial pour chiens, décrit-elle. On s'est dit que parfois, l'amour des maîtres pour leur animal de compagnie dépassait les bornes. Il m'a alors suggéré que ce serait un bon sujet pour un livre et il m'a tout de suite proposé le titre du bouquin.

«Mon agente de l'époque avait quatre chiens qu'elle préférait ouvertement aux individus. Elle ne saisissait pas en quoi mon livre pourrait être intéressant. J'ai commencé mes recherches malgré tout et quand j'ai changé d'agent (pour une toute autre raison), je lui ai vendu l'idée!», explique Pamela Redmond Satran.

Croyez-le ou non, certaines personnes se font tatouer un portrait de leur chien sur le corps, d'autres lui font faire du yoga, du Reiki et autres thérapies alternatives des plus surprenantes. Dans Rabid, on apprend aussi qu'en 2011, les Américains ont dépensé la coquette somme de 50 milliards de dollars pour leurs animaux de compagnie; la moitié pour les soins vétérinaires et 20 milliards en nourriture.

«Ce qui m'a le plus choqué, c'est sans doute une entrevue avec une voyante pour chien! Je lis mon horoscope tous les jours et j'ai trouvé que les peintures d'horoscope pour chiens était une belle idée. Mais cette femme allait beaucoup trop loin. J'ai consulté un spécialiste en Reiki (méthode de soins non conventionnelle d'origine japonaise, basée sur des soins dits «énergétiques» par apposition des mains) pour chiens... par téléphone!», s'étonne Mme Satran, dont tous les faits relatés dans son livre sont vrais, même si elle y ajoute ici et là une pointe d'humour.

Mais qu'est-il arrivé à Rufus, ce bon vieux bâtard attaché au fond de la cour et à qui on donne les restes de table? Comment s'est-il transformé en Chanel, le chihuahua qui se rend à des séances de «pawdicure» et ne mange que de la nourriture crue?

«Au début, je ne saisissais pas du tout, puis j'ai compris pourquoi ils étaient si importants pour leurs maîtres. Ils leur apportent des choses qu'ils ne peuvent trouver nulle part ailleurs, comme l'amour inconditionnel, la positivité, et une énergie qui est de plus en plus difficile à trouver en ce monde. Nous ne sommes pas juste fous de nos chiens mais aussi de nos enfants, de nos carrières, de notre nourriture, de notre corps... D'un côté, les chiens arrivent à garantir un côté terre-à-terre, un équilibre qui nous manque souvent. Ils sont simples! Même si on rend les choses plus compliquées!», précise Mme Satran.

L'éveil aux droits des animaux et la solitude seraient aussi des facteurs qui nous auraient menés à nous tourner vers nos animaux de compagnie.

Rabid est un livre bourré d'humour mais aussi intéressant, sorte de miroir grossissant de notre relation avec les chiens qui pourrait bien offenser certaines personnes... Surtout celles qui promènent leur chien en poussette ou l'amène en vacances à Disney World qui, sachez-le, offre désormais un complexe touristique (resort) consacré aux amis des bêtes!