Qu'ils soient à poils, à plumes ou à écailles, ils représentent autant de petits bonheurs que de grandes responsabilités. Près de la moitié des foyers québécois le savent déjà. Chaque semaine, Bêtes de ville vous propose une chronique consacrée aux animaux de compagnie en milieu urbain.

Imaginez être payé pour jouer avec votre chien toute la journée. C'est le travail d'Omar Von Muller depuis près de 30 ans en apprenant des tours à ses compagnons à quatre pattes pour les plus grands studios hollywoodiens. Vous connaissez d'ailleurs certainement l'un d'entre eux: Uggie, le Jack Russell covedette de Jean Dujardin dans le film L'artiste, grand favori de la 84e cérémonie des Oscars qui se tiendra demain au Kodak Theatre de Los Angeles.

«J'ai commencé comme dresseur et j'ai toujours appris des tours à mes chiens à la maison. Quand j'ai déménagé de Miami à Hollywood il y a 10 ans, ça a été très facile pour eux de faire leur place dans l'industrie cinématographique, car ils en connaissaient beaucoup», explique Omar Von Muller.

C'est à cette époque que le dresseur a adopté Uggie alors âgé de 9 mois, un petit chien turbulent à la recherche d'un foyer.

«Je l'ai ramené à la maison et depuis, c'est un membre de notre famille. Uggie vit avec moi comme tous mes autres chiens. Ce sont avant tout mes animaux de compagnie et ils dorment avec nous! C'est un grand privilège de pouvoir travailler avec eux. La plupart du temps, on fait des films pour enfants ou des comédies. C'est très rare qu'un film comme L'artiste croise notre route», précise-t-il.

Le jeune jack russel a ensuite enchaîné les apparitions dans les publicités et les films en tout genre, avant de se retrouver dans de plus grosses productions comme Mr. Fix It, De l'eau pour les éléphants et L'artiste.

«Au départ, il avait de petits rôles, mais de plus en plus, les producteurs m'appelaient, car il est capable de faire du skateboard, de sauver son maître de fiction ou encore de faire semblant de mourir», dit le maître du jack russell.

À 10 ans, Uggie prend sa retraite du monde du cinéma au sommet de sa carrière en remportant la Palme Dog à Cannes, et le «Collier d'or» à Los Angeles pour son interprétation dans L'artiste. «Il était temps que les chiens soient récompensés dans l'industrie, car c'est beaucoup de travail. Ce sont des années d'entraînement et les dresseurs ne sont pas reconnus», dit Omar Von Muller.

Bien qu'il soit au repos, Uggie continuera à faire quelques apparitions et vient tout juste d'être choisi pour être le nouveau museau du jeu vidéo Nintendogs " Cats.

Quelques conseils

Si vous désirez apprendre à votre chien quelques tours, Omar Von Muller est catégorique: vous devrez avant toute chose faire preuve de patience.

«C'est la clé. Les tours nécessitent beaucoup de répétitions. Les séances d'entraînement doivent être très courtes. Elles ne doivent jamais dépasser 15 minutes. Ne vous attendez pas à ce que votre chien apprenne les tours en une seule fois. Si vous le poussez trop, il ne va pas aimer ça et il va associer cette expérience à quelque chose de négatif», précise-t-il. «Par exemple, quand Uggie fait le mort et se laisse tomber à terre, il s'agit d'un tour qui a pris plusieurs mois. Au départ, on a commencé sur mon lit, en le faisant rouler sur son dos pour qu'il sache qu'il peut me faire confiance», ajoute-t-il.

Entièrement basé sur le renforcement positif et le jeu, l'entraînement ne peut débuter qu'une fois les règles de base d'obéissance assimilées.

«On ne travaille qu'avec des gâteries et des jouets. Avant de tenter n'importe quel tour, votre chien doit connaître les commandes de base: au pied, assis, couché et attends», conclut le dresseur.