Rouler l'hiver, alors que la nuit tombe tôt, peut sembler risqué. Habitués au temps gris, les Londoniens savent qu'ils doivent voir et être vus à vélo, pour ne pas finir sous les roues d'un autobus à impériale.

Emily Brooke, fondatrice de la start-up anglaise Blaze, propose une solution originale pouvant être installée sur un guidon de vélo : la Blaze Laserlight, une lampe qui combine une puissante lumière DEL et un laser projetant un symbole de vélo sur la chaussée. Les 12 000 vélos en libre-service de Londres - pareils à nos BIXI, mais nommés Santander Cycles - sont en train d'en être équipés.

La Presse a fait tester la Laserlight par Maxime Durand, qui entame son 12e hiver à vélo. À la fin d'une journée marquée par d'importantes chutes de neige, le cycliste a parcouru 19 kilomètres à vélo avec la Laserlight, du Mile End à Laval. « C'est une lampe de vélo puissante, a commenté le cycliste après coup. Le système est simple et facile d'utilisation. »

Alors qu'habituellement, M. Durand utilise deux ou trois lampes à la fois sur son vélo, la Laserlight a suffi. Plusieurs types d'éclairage sont offerts (lumière DEL de 100 ou 300 lumens, en mode continu ou clignotant), en plus du laser qui projette un symbole de vélo de couleur verte sur la chaussée, six mètres devant le cycliste.

EFFICACITÉ CONFIRMÉE PAR UNE ÉTUDE

L'efficacité de la Laserlight a été évaluée favorablement par le centre de recherche Transport Research Laboratory, pour le compte de Transport for London, organisme responsable des transports en commun du Grand Londres. « Les angles morts autour des véhicules [...] ont été considérablement réduits par la Blaze Laserlight », a conclu l'étude.

« Le pourcentage de visibilité maximale la nuit, pour les conducteurs de bus, est amélioré de 72,4 % avec les lumières DEL existantes [déjà incorporées aux Santander Cycles] et de 96,2 % avec le Blaze Laserlight, a précisé le centre de recherche. Les améliorations pour les autres véhicules étaient de 65 % à 97 % pour une camionnette, de 78 % à 83 % pour un camion à benne basculante et de 56 % à 66 % pour une voiture. »

Des résultats si convaincants qu'en octobre, le maire de Londres a annoncé que 4000 vélos en libre-service de sa ville étaient déjà équipés de la Laserlight. Les autres le seront au cours des prochains mois.

Est-ce que le symbole de vélo projeté au sol alerte vraiment les autres utilisateurs de la route ? « J'ai eu des remarques de conducteurs stationnés, mais je n'ai pas observé de changement de comportement outre cela », a noté M. Durand. Seule l'attention des piétons et cyclistes lui a semblé, hors de tout doute, être attirée par le logo vert.

« Plus il y en aura sur la route, plus les véhicules vont devenir familiers avec le concept », a observé Benoit Laforest, de la petite entreprise montréalaise Trucavelo, qui vend la Laserlight au Canada.

PRIX SALÉ, BONNE DURÉE

Gros hic ? Le prix salé de la Laserlight : autour de 200 $. « La construction est hyper robuste, à l'épreuve de la rouille, et étanche grâce à un système de recharge par induction. Même pour nous, c'est cher, a indiqué M. Laforest. Nous avons une faible marge de profit, mais nous croyons en ce produit et nous voulons le faire découvrir. »

Après une recharge incomplète, le mode en pleine intensité a fonctionné pendant 1 h 29 min lors de notre test hivernal. « Après quoi, l'intensité a baissé automatiquement et le faisceau vert s'est mis à clignoter, a rapporté M. Durand. C'est bien, car certaines lampes s'éteignent plutôt que de prévenir qu'elles seront bientôt déchargées. » Sa conclusion ? « Somme toute, cette lampe est bien », a jugé le cycliste après son bref essai.