Une centaine de coopératives de tous les genres voient le jour chaque année au Québec.

«Quand il y a des crises, les gens pensent aux coopératives», note Hélène Simard, présidente du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité. Ce qui explique une hausse considérable des coopératives de santé en région, pour contrer le manque d'accès aux médecins.

La lutte contre la malbouffe a aussi donné lieu à la naissance de plusieurs coops. Dans le milieu scolaire, quand le service de cafétéria est de piètre qualité, les élèves, les profs, les parents et les intervenants préfèrent se regrouper et faire la cuisine eux-mêmes.

Les coopératives prospèrent surtout en région; 75% des emplois coopératifs s'y trouvent. Le monde agricole en compte plusieurs et l'agriculture à valeur ajoutée s'y intéresse particulièrement, indique Mme Simard. Ainsi, des producteurs ou promoteurs de bio préfèrent se regrouper pour faire une mise en marché plus efficace, par exemple.

«La coopérative a une patience que l'entreprise privée n'a pas», note Hélène Simard. Souvent, l'élément déclencheur, dit-elle, est malheureusement la fermeture d'une entreprise ou un manque de service.

«Il faut quand même un plan d'affaires, dit-elle. Il faut que ça soit viable. Si on remplace un dépanneur qui ferme par le même dépanneur, ça ne vaut pas le coup.»

Il faut croire que certains administrateurs font bien leur devoirs: dans une étude publiée en 2008, le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation conclut que, au Québec, les coopératives ont un taux de survie supérieur à celui des entreprises privées. Dix ans après leur ouverture, le taux de survie des coopératives est de 44%. C'est deux fois plus que dans le cas des entreprises ordinaires.

La même étude révèle que le Québec est le grand champion des coopératives au Canada. La patrie d'Alphonse Desjardins compte la moitié de toutes les nouvelles coopératives du pays. Il y a actuellement un total 3200 coopératives, de toutes tailles, au Québec.