L'étiquette «Aliments du Québec», qu'arborent de plus en plus de produits, a un impact significatif sur le comportement des consommateurs.

Une récente étude, dont les conclusions ont été dévoilées mercredi à Montréal, indique que ces produits voient leurs parts de marché augmenter en moyenne de 2,8 points de pourcentage.Ainsi, un produit qui détiendrait 6 pour cent du marché verrait sa part grimper à près de 9 pour cent. Et un autre qui dominerait le marché à 60 pour cent pourrait la faire passer à près de 63 pour cent.

Signée par Francine Rodier, doctorante à la chaire de gestion de la marque de l'Université de Sherbrooke, l'étude portait sur les ventes d'une quinzaine de produits alimentaires réalisées dans quatre épiceries de la Montérégie (à Saint-Basile-le-Grand, Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Constant et Chambly) pendant 39 semaines (27 semaines avant l'expérimentation - 22 octobre 2007 au 27 avril 2008 - et 12 semaines expérimentales - 28 avril au 20 juillet 2008).

Le titulaire de la chaire, François Coderre, a précisé que l'accroissement constaté est, «sur un plan statistique, très significatif. (...) Je pense qu'augmenter nos parts de marché de 2,8 pour cent en ajoutant un logo sur un produit, c'est un effet assez important», a-t-il dit.

M. Coderre a indiqué qu'une telle hausse pouvait être observée sans égard à la part de marché initiale d'un produit. Aux fins de la recherche, on a considéré à la fois des produits très populaires et d'autres dont la part de marché était plus modeste. Les résultats étaient semblables.

C'était apparemment la toute première étude de ce type. «Ce genre d'expérimentations en magasins, sur un aussi grand nombre de produits, je n'en ai pas vues», a affirmé M. Coderre.

La directrice générale d'Aliments du Québec, Lyne Gagné, n'était pas peu fière de pouvoir parler d'«un résultat d'impact», démontrant que la popularité d'un produit est plus grande lorsqu'il porte ce label de provenance. «On a enfin des données probantes qui nous encouragent à miser plus que jamais sur cette marque identitaire», a-t-elle déclaré.

Comme toutes les études, celle de l'Université de Sherbrooke avait toutefois certaines limites. Elle ne portait par exemple que sur le logo «Aliments du Québec» et non sur son cousin «Aliments préparés au Québec», et n'a été réalisée que sur une courte période dans quatre épiceries d'une même bannière et d'une même région.

Ses résultats ont été dévoilés dans le cadre du Salon international de l'alimentation (SIAL) de Montréal, qui se déroule jusqu'à vendredi au Palais des congrès.

Fondé en 1996 par les membres de la Filière agroalimentaire québécoise, l'étiquette «Aliments du Québec» vise l'accroissement des parts de marché des produits de la Belle Province.

Selon le site Web de l'organisme, le label «Aliments du Québec» peut être apposé sur les produits entièrement québécois ou dont les principaux ingrédients sont d'origine québécoise et pour lequel toutes les activités de transformation et d'emballage sont réalisées dans la province.

Le label «Aliments préparés au Québec» peut quant à lui être apposé sur les produits dont au moins la moitié des ingrédients sont québécois et dont au moins 80 pour cent des frais liés à la fabrication, la transformation et l'emballage sont encourus au Québec.