Les enfants qui regardent beaucoup la télévision mangent plus gras et plus sucré. Et lorsqu'ils vieillissent, ils conservent ces mauvaises habitudes.

«Difficile d'évaluer le rôle de la publicité dans nos résultats», concède d'entrée de jeu Daheia Barr-Anderson, professeure à l'Université du Minnesota et auteure d'une toute nouvelle étude sur la télévision et les mauvaises habitudes alimentaires. On sait déjà que les enfants qui passent beaucoup de temps devant la télévision tendent à moins bien s'alimenter. Le groupe de la Dre Barr-Anderson a voulu savoir si ces enfants conservent leurs mauvaises habitudes des années plus tard. Leurs résultats sont éloquents.

 

Près de 2000 élèves ont participé à l'étude. Une partie avait autour de 12 ans lors de la première étape du projet; l'autre, 15 ans, en moyenne. Les chercheurs les ont rencontrés à cinq ans d'intervalle pour faire un suivi sur leur alimentation.

Tous les participants qui sont de grands consommateurs de télévision sont, à l'inverse, de petits consommateurs de fruits. Et ils boivent plus de boissons sucrées, peu importe leur âge.

Les ados qui sont très friands de télévision sont aussi sérieusement portés sur le grignotage à l'âge adulte. Les chercheurs ont remarqué que leurs menus contiennent plus de gras trans et moins de calcium que ceux de leurs amis qui passent moins d'heures devant la télévision.

La première conclusion de la recherche est que la télévision mène à de mauvaises habitudes alimentaires. Devant le petit écran, les jeunes grignotent et sirotent des boissons gazeuses, sans compter et sans y penser. Ils ont tendance à manger davantage. Il est déjà reconnu que manger en dehors des heures de repas tout en faisant autre chose mène à la surconsommation. Dans le cas des ados, cela peut aussi créer des habitudes persistantes.

«La plupart des parents ne réalisent pas tout l'impact de la télévision sur leurs enfants, explique la chercheuse, jointe en Californie. Ils croient qu'ils sont bien en sécurité à la maison et ne s'en préoccupent pas.»

Aux États-Unis, un enfant est exposé à 40 000 publicités alimentaires par année. Ça finit par influer sur le contenu du panier d'épicerie familial, précise la chercheuse. Et cet impact est certainement négatif, conclut l'étude, car les aliments peu nutritifs et le fast-food sont soutenus par de puissantes campagnes de marketing. Les professionnels de la santé devraient peut-être aussi se servir de la télévision pour faire la promotion de saines habitudes alimentaires, estiment les chercheurs américains.