Alors que les Japonais s'initient à l'art d'emporter chez eux les restes de leur repas, les Québécois, eux, y sont toujours réticents. Certainement plus que les voisins américains, pour qui c'est pratique courante.

«La taille des portions ne se compare pas», explique Gale West, professeur au département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l'Université Laval. Le style des repas joue aussi en faveur des Américains. «Au restaurant, ils privilégient le repas unique», note Gale West. Lorsqu'on reçoit une immense lasagne, on peut facilement en rapporter le tiers à la maison pour le dîner du surlendemain. Si vous avez un petit plat de pâtes servi avec une salade et du pain à l'ail et qu'il reste un peu de chacun dans l'assiette, c'est beaucoup moins intéressant d'emporter les restes.

Les Québécois ont encore de la pudeur à demander les restes, croit François Meunier, de l'Association des restaurants du Québec. Sauf pour la pizza, précise-t-il. Et la récession? «À chaque récession, on nous annonce que les gens vont adopter cette pratique, dit-il. Mais ça n'est jamais arrivé.»