En ces temps froids où l'on (sur) chauffe les résidences au point de se dessécher la peau, Unilever a étendu sa gamme Vaseline pour offrir Vaseline Secours intensif (en anglais, Clinical Therapy).

L'entreprise vante sans gêne sa nouveauté. Une publicité télé en anglais explique que le fabricant est allé jusqu'à tester son produit en Alaska. De plus, son site web, chiffres et graphiques à l'appui, multiplie les affirmations du type «24 heures après une seule application, l'hydratation de la peau demeure près de trois fois supérieure à celle d'une peau non traitée».

 

Il faut nuancer de telles prétentions, selon Maryse Richard, fondatrice de l'Institut Océane, de Laval. «Les marques de crèmes hydratantes promettent toutes des résultats, sans préciser qu'ils sont tributaires d'une utilisation très précise, explique-t-elle. Ainsi, quand on n'exfolie pas la peau au préalable, les cellules restent pleines de kératine plutôt que d'eau. Par conséquent, l'ingrédient actif de la crème ou de la lotion ne se rend pas jusqu'au derme.» Les peaux mortes n'étant pas éliminées, Vaseline Secours intensif ne pourra pas, comme le fabricant l'affirme, «accroître immédiatement l'hydratation de cinq fois».

La spécialiste, partisane des produits naturels pour les soins de la peau, déplore que les utilisateurs espèrent qu'une crème miracle résoudra tout. «Une peau sèche signifie que ce qui se trouve dessous est déshydraté. Appliquer une crème, peu importe la marque, ne réglera pas le problème en totalité.»