Veiller à la convivialité des repas, manger lentement, ne pas se resservir, participer au marché, à la cuisine... Voici quelques-uns des conseils que donneront les pédiatres à l'occasion de la journée nationale de prévention et d'information sur l'obésité infantile, samedi.

Malgré une tendance récente plutôt rassurante sur la progression de l'obésité infantile en France, l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) a décidé de reconduire pour la 5e année cette journée de sensibilisation aux dangers du surpoids chez l'enfant. Gros plan sur les aliments, les besoins nutritionnels de l'enfant, la composition des repas, les habitudes à prendre au quotidien : ce sont autant de thèmes qui seront déclinés dans une centaine de villes vendredi et samedi, sous forme d'ateliers, de conférences ou d'animations pédagogiques.

L'épidémie d'obésité n'est pas enrayée en France, mais l'augmentation du surpoids et de l'obésité chez l'enfant semble se ralentir, selon les études récentes.

18% des enfants de 3 à 17 ans, soit près d'un sur 5, sont néanmoins en surcharge pondérale, dont 3,5% sont considérés comme obèses.

Le ministère de la Santé a souhaité l'année dernière obtenir le retrait des confiseries et sucreries aux caisses des magasins ainsi que la suppression de la publicité télévisée pour les produits trop sucrés ou trop gras dans les programmes jeunesse. Mais la concertation avec les professionnels de l'agroalimentaire, de la distribution et des médias n'a pas abouti.

Les habitudes alimentaires se prennent dès le plus jeune âge, souligne l'Afpa, mais la plupart des familles «manquent de repères nutritionnels» au quotidien.

À peine 20% des 3-17 ans satisfont au repère «cinq fruits et légumes par jour». Leur consommation en aliments complets (pain, riz et pâtes complets) reste insuffisante, tandis que celle de produits et boissons sucrés reste trop importante.

Attention aux céréales du petit-déjeuner destinées aux enfants «qui sont souvent trop sucrées ou trop grasses», de même qu'aux protéines contenues dans les viandes, les oeufs et les poissons, «qui engendrent un surpoids lorsqu'elles sont consommées en trop grandes quantités», met en garde l'Afpa.

Voiture, ascenseur, télévision, ordinateur ou console de jeux figurent aussi au banc des accusés, comme autant de facteurs de sédentarité.

Pour contrôler un excès de poids chez l'enfant, les pédiatres invitent l'ensemble de la famille, «pas forcément à "manger moins" mais souvent à manger mieux et également à "bouger plus"».

«Pas question de faire un régime ou du sport à outrance», soulignent les pédiatres pour qui «la clé de la prévention de l'obésité infantile se trouve en famille, grâce à de petits gestes simples».

Ils conseillent de supprimer la collation du matin, mais pas le goûter qui permet à l'enfant d'éviter le grignotage, remplacer les gâteaux pris au goûter par du pain, apprendre à l'enfant à manger lentement afin qu'il sache distinguer la faim de la satiété, l'encourager à se dépenser en allant à pied à l'école ou en jouant à l'extérieur, l'emmener au marché, lui apprendre à cuisiner. Faire découvrir les couleurs, les odeurs, les goûts, les textures, les saveurs des aliments permet de réconcilier l'enfant avec les fruits et les légumes.

Des conseils à adapter aux modes de vie et à la situation socio-économique des familles.

La liste des animations proposées par l'Afpa est consultable sur internet (www.afpa.org).