À force de se faire répéter encore et encore qu'il faut manger ceci ou cela, les gens ont fini par comprendre. Le nouveau rapport du Conseil canadien de l'alimentation et de la nutrition le confirme.

Bon nombre de gens consultent les étiquettes au supermarché, et la majorité affirme faire «des efforts» pour mieux manger. Alors comment expliquer cette inquiétante statistique: 77% des Canadiens prennent chaque jour au moins un de leurs repas en faisant autre chose, comme regarder la télévision, consulter les courriels ou même conduire?

«Les Canadiens font des efforts, dit Francy Pillo-Blocka, directrice du Conseil. Les vieux messages ont passé: réduire le gras, manger plus de fruits, de légumes et de fibres.» Cette spécialiste est néanmoins consternée de voir, par exemple, que 40% des répondants ont avoué sauter un repas, soit le déjeuner ou le dîner. «C'est parfois surprenant de voir les résultats, dit-elle. Sur le plan de la nutrition par exemple, quatre Canadiens sur 10 croient encore que la margarine est moins grasse que le beurre. On se demande comment il est possible que les gens n'aient pas encore compris cela.»

Les Canadiens n'en sont pas à une contradiction près lorsqu'il est question de leur assiette. Francy Pillo-Blocka est aussi préoccupée parce que de plus en plus de gens mangent à l'extérieur. Cette tendance, qui se maintient, ne serait pas une si mauvaise nouvelle en soi. Mais la majorité des gens admettent du même souffle qu'ils ne vérifient pas les valeurs nutritives des menus dans les restaurants. «Probablement parce qu'ils considèrent la sortie comme une gâterie», dit la directrice.

Parmi les résultats les plus déroutants, on lit que seulement 10% des gens se préoccupent de l'origine de leurs aliments et que la nourriture biologique est le dernier des soucis de la majorité des répondants.