Les Bourses dégringolent et les banques sont rescapées tout juste avant la faillite. C'est un bien mauvais moment pour les pêcheurs de homards. Car les consommateurs, frileux, changent de menu. Ils préfèrent soudainement la cuisse de poulet au luxueux crustacé.

Les homards du Maine se vendent beaucoup moins cher, presque la moitié du prix comparé à l'année dernière, à la même période. Les pêcheurs de la Nouvelle-Écosse, qui retournent en mer dans trois semaines, craignent qu'il n'arrive la même chose à leurs homards, explique Jean-Paul Gagné, président de l'Association de l'industrie de la pêche du Québec.

Habituellement, ils font de bonnes affaires en décembre parce qu'ils ont moins de concurrence de leurs collègues des autres provinces. Et en plus, c'est le temps des Fêtes et les gens sont normalement plus enclins à dépenser à l'épicerie. Au Québec, 2008 n'a pas été la meilleure année des pêcheurs de homards non plus. Le dollar canadien fort a nui aux exportations vers les États-Unis, ce qui a créé une surabondance de l'offre sur le marché local et, donc, une chute des prix. Mais les pêcheurs craignent déjà la prochaine saison. «La crise financière commence à faire du dégât ici aussi», a conclu M. Gagné.