Engloutir son repas rapidement pourrait doubler les risques d'obésité, révèle une récente étude japonaise menée à l'Université d'Osaka et publiée dans le British Medical Journal.

Les experts ont étudié les habitudes alimentaires de 3000 personnes. Ils ont constaté que ralentir consciemment la vitesse à laquelle on mange pendant le repas aurait un impact sur la prise de poids. L'étude a établi un lien entre la rapidité du repas, le sentiment de satiété et l'obésité. Près de la moitié des 3000 répondants ont avoué manger trop vite.

Selon l'enquête, les hommes qui mangent rapidement ont 84% plus de chance d'être obèses que ceux qui mangent lentement. Cette proportion est de 50% chez les femmes. En outre, ceux qui engloutissent leur repas jusqu'à satiété totale ont trois fois plus de risques de devenir obèses.

Trois critères

La nutritionniste Amélie Roy, coordonnatrice des services de nutrition clinique chez Nutrium, à l'Université de Montréal, explique que trois critères sont nécessaires pour reconnaître le sentiment de satiété.

«Premièrement, il faut ressentir une augmentation du volume de l'estomac. Deuxièmement, il faut une augmentation de la glycémie (taux de sucre sanguin) à la suite de la digestion des glucides qu'on retrouve, par exemple, dans les produits céréaliers, le lait ou les fruits. Enfin, il faut qu'on trouve notre assiette visuellement appétissante. Car, si on n'aime pas ce qu'il y a dans notre assiette, mais qu'on la termine quand même, on risque d'avoir faim après», prévient Amélie Roy.

«Quand on mange vite, on a rapidement le ventre qui enfle, mais la glycémie n'augmente pas immédiatement. On risque donc de consommer une plus grande quantité d'aliments que nécessaire pour atteindre le rassasiement, ajoute-t-elle. Ce comportement, répété fréquemment, peut en effet mener à une surconsommation d'aliments par rapport à nos besoins, donc à un gain de poids.»