Une coalition de médecins spécialistes a tenu hier à mettre en garde les femmes qui songent à recevoir une augmentation mammaire par transfert de gras, une technique qui pourrait mettre leur santé en péril. Ils craignent que des cliniques privées commencent à proposer cette méthode expérimentale à leurs clientes, même si le Collège des médecins l'interdit.

La technique consiste à prélever du gras d'une partie du corps par liposuccion, et à l'injecter dans les seins. Puisqu'elle n'est pas reconnue par le Collège des médecins, ses membres qui l'utilisent sont passibles de sanctions.

Les spécialistes croient que la méthode expose les patientes à de graves problèmes de santé, parce que l'injection de gras dans la poitrine complique le dépistage du cancer du sein.

«Il n'y a pas assez d'éléments qui nous permettent de dire qu'on peut faire cela de façon sécuritaire», a indiqué le Dr Charles Guertin, chirurgien plasticien à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont

Le médecin a ajouté qu'environ une patiente sur deux l'interroge sur cette technique lors de ses consultations. Il craint que cet intérêt n'amène des cliniques privées à la proposer à leurs clientes.

«N'importe qui peut faire n'importe quoi, même quand ce n'est pas légal, pourvu qu'il ne se fasse pas attraper», a prévenu le Dr Pierre Dubé, chirurgien oncologue.

Cette sortie est survenue alors que le Dr Denis Bisson poursuivait sa défense devant le comité de discipline du Collège des médecins. Il fait face à quatre accusations après avoir utilisé cette technique controversée.

«On n'a pas la preuve que d'autres médecins pratiquent cette technique, mais on ne voudrait pas qu'il y en ait d'autres», a souligné le président de l'Association des chirurgiens plasticiens, le Dr André Chollet.