La campagne de vaccination contre le virus du papillome humain qui vient de débuter au Québec soulève la controverse. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) remet en question la nécessité de mener une telle opération.

«On trouve que la décision de mener une campagne massive de vaccination a été prise trop rapidement», dit la présidente de la FIQ, Lina Bonamie.

Cette année, les fillettes québécoises de 4e année du primaire et de 3e année du secondaire recevront un vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), qui cause le cancer du col de l'utérus. Ce vaccin est controversé dans le milieu médical.

La semaine dernière, le New England Journal of Medicine mettait en doute l'utilité et même la sécurité des vaccins contre le cancer de l'utérus. La société Merck Frosst, qui commercialise le vaccin, n'a pas tardé à réagir en affirmant que «des associations médicales de premier plan (...) ont témoigné leur appui aux programmes de vaccination contre le VPH».

Mais selon la FIQ, l'efficacité et les dangers potentiels d'un tel vaccin ne font pas l'unanimité et il est donc prématuré de mener une campagne de vaccination contre le VPH.

De plus, Mme Bonamie explique que le vaccin n'est pas efficace contre toutes les souches du virus. «On craint que les filles, plus tard dans leur vie, aient un faux sentiment de sécurité», dit Mme Bonamie. Cette dernière aurait préféré que l'argent mis dans la campagne de vaccination, soit 50 millions de dollars annuellement, soit plutôt investi dans une campagne de sensibilisation.

Selon la FIQ, le gouvernement du Québec semble avoir précipité les choses et ce, sous la pression du lobby pharmaceutique, faisant fi du principe de précaution.

Au ministère de la Santé et des services sociaux du Québec, on assure que la décision de mener une campagne provinciale de vaccination contre le VPH a été prise en se basant sur des données scientifiques crédibles.