Il faut améliorer la prévention pour diminuer le risque de blessure chez les enfants et les adolescents qui s'adonnent à la plongée de loisir ou de compétition, recommande une étude.

Ces précautions sont d'autant plus nécessaires que les figures spectaculaires qui seront exécutées pendant les Jeux olympiques de Pékin promettent d'en éblouir plus d'un et de faire des émules.

L'étude, publiée lundi dans le journal Pediatrics, s'est intéressée aux jeunes de 19 ans et moins admis aux urgences des hôpitaux américains entre 1990 et 2006.

Elle montre que 110 000 de ces admissions sont liées à un accident de plongeon. Et parmi les blessés, la tranche d'âge des 10-14 ans est la plus représentée.

«De nombreuses personnes pratiquent déjà la plongée et avec les Jeux olympiques, il y aura encore plus d'intérêt pour ce sport », a prévenu Lara McKenzie, co-auteure de l'étude et chercheure au Center for Injury Research and Policy de l'Institut de recherche du Nationwide Children's Hospital à Colombus, en Ohio.

Scott Cranham, triple champion olympique et directeur du développement de l'élite junior du club Plongeon Canada, estime lui aussi que les tremplins et les plate-formes attireront de nombreux jeunes après les Jeux de Pékin.

«Sans aller jusqu'à doubler, le nombre de participants à notre programme 'Apprenez à plonger» va probablement augmenter de 30 à 40 pour cent», estime l'ancien champion qui souligne l'importance de suivre une formation spécifique.

«Si vous allez plonger dans un cercle sportif, dans un centre de loisir ou dans une piscine de jardin, vous n'aurez pas le même niveau de sécurité que si vous allez dans un centre d'entraînement qui enseigne ce sport pour la compétition», explique-t-il.

Il conseille aux parents dont les enfants sont attirés par les plongeons de les confier aux soins d'entraîneurs certifiés qui pourront leur enseigner les bonnes techniques.

Denyse Boxell, coordinatrice du programme SécuriJeunes Canada, recommande aux jeunes de ne pas imiter les athlètes olympiques lorsqu'ils se trouvent au bord de lacs, de rivières ou de n'importe quel autre site.

«Mon premier conseil c'est: vous n'êtes pas des plongeurs entraînés comme ces athlètes, explique-t-elle. Alors en tout premier lieu, si vous entrez dans l'eau, faites-le d'abord par les pieds. C'est le moyen le plus sûr, même s'il s'agit d'un endroit où vous avez déjà nagé auparavant».

Tester la profondeur de l'eau avant de plonger est une autre méthode simple qui permet d'éviter bien des accidents.

D'après l'étude, les zones du corps les plus souvent touchées sont la tête, la nuque et le visage. Elles représentent à elles seules 60 pour cent de toutes les blessures comptabilisées. Les diagnostics les plus fréquents sont les lacérations et les blessures aux tissus mous suivis par les foulures, les entorses et les fractures. Quarante-trois pour cent des accidents sont liés à un choc avec le tremplin et 18 pour cent à une collision avec le fond, alors que 15 pour cent ont eu lieu au moment de l'impact avec la surface de l'eau.

Selon les chercheurs, 70 pour cent des blessures sont liées à des plongeons effectuées la tête la première. Dix-huit pour cent proviennent de plongeons «bombe» et 11 pour cent de saltos ou de positions en équilibre sur les mains.

Près de 77 pour cent des accidents concernent des plongeons de face et 22 pour cent, des plongeons en arrière. Plus de 80 pour cent des accidents ont eu lieu lors de plongeons d'une hauteur d'un mètre ou moins.