Quand Lyne Despars a adopté Aglaë, sa première chienne lévrier, ce n'était pas un coup de tête. Avant de l'acheter, elle avait fait ses devoirs: «J'ai mis trois ans à me décider avant d'avoir un chien, dit-elle. J'ai fait des recherches pour trouver la race qui me conviendrait le mieux et j'ai considéré différentes options.»

Ses démarches l'ont amenée à adopter auprès de SOS lévriers, un organisme de sauvetage, une chienne adulte de trois ans retraitée des courses de chiens. Et pourquoi ne pas avoir choisi un chiot qu'elle aurait pu élever elle-même?

«Je voulais un chien qui avait eu de la misère pour qu'il connaisse une vie meilleure, raconte Mme Despars. Les lévriers ne sont pas bien traités sur les pistes de course. Maintenant, elle est gâtée avec moi et ça se passe bien. Je suis très contente de mon choix.»

Si Lyne Despars a fait un geste de compassion en adoptant son chien, elle fait malheureusement partie d'une minorité. Beaucoup trop de gens achètent encore un compagnon à quatre pattes sur un coup de tête et sans savoir dans quelle galère ils s'embarquent.

«Les gens se rendent compte après coup qu'ils n'ont pas la patience et le temps pour s'investir avec un animal, dit Luc St-Jean, propriétaire du café canin Centre Heidi, à Longueuil. Et quand il est malade, ils réalisent qu'ils n'ont pas les moyens de le faire soigner.»

Car le meilleur ami de l'homme coûte cher ! Avec les vaccins, les soins d'un vétérinaire, le toilettage, la nourriture, les cours de dressage, les accessoires, la facture peut être très salée. Des frais que l'on ne songe pas toujours à inclure dans son budget avant de se lancer dans l'aventure avec Fido.

Le Québec est le champion en Amérique du Nord pour

l'abandon et l'euthanasie des animaux de compagnie. C'est aussi la capitale des usines à chiots. À qui la faute ? Des lois trop laxistes, et un changement dans les mentalités qui tarde à venir, croit Joanne Tassé, présidente des Centres d'adoption d'animaux de compagnie du Québec.

«Un chien, ce n'est pas une boîte de biscuits ou une auto, dit-elle. Quand on voit les gens qui craquent devant les chiots des animaleries le samedi matin, on sait que plusieurs de ces chiens finiront par payer le prix d'un achat impulsif.»

L'erreur la plus courante est de magasiner son chien avec des enfants, dit Bernard Lemelin, vétérinaire à la Clinique vétérinaire St-Denis. «Les gens achètent selon la réaction de l'enfant, ce qu'il faut absolument éviter, dit-il. C'est utopique de penser que les enfants vont s'occuper du chien et qu'ils vont apprendre à devenir responsables grâce à lui.»

Avant d'acheter un chien, il convient de réfléchir longuement, conseille le Dr Lemelin. «Il faut s'asseoir et calculer son budget. Une visite surprise dans une animalerie est la pire chose à faire. On doit aussi bien se renseigner sur la taille de l'animal à l'âge adulte et sur ses besoins. Un labrador dans un deux et demi, c'est un très mauvais choix.»