Un médicament utilisé pour combattre l'accoutumance à la cocaïne et à la méthamphétamine, le vigabatrine, s'est révélé efficace pour faire perdre rapidement du poids à des rats de laboratoire, selon des chercheurs américains dont l'étude est publiée mercredi.

Des rats génétiquement modifiés pour devenir obèses ont perdu jusqu'à 19% de leur poids total tandis que les animaux normaux ont fondu de 12 à 20% à la suite d'un traitement de courte durée avec du vigabatrine, précisent-ils.

«Ces résultats paraissent démontrer que le vigabatrine induit un état de satiété chez ces animaux», commente Amy DeMarco, principal auteur de ces travaux et chercheur du Brookhaven National Laboratory qui fait partie du Ministère américain de l'Énergie.

Des recherches faites précédemment dans le Brookhaven National Laboratory à Upton (New York) ont permis de révéler une relation très étroite entre l'obésité et l'accoutumance, dont des changements similaires dans le cerveaux des obèses et des drogués.

À partir de cette observation ces chercheurs ont fait l'hypothèse que le vigabatrine pourrait contrôler le besoin irrépressible de manger chez les rats de laboratoire.

«Étant donné l'épidémie d'obésité grandissante, nous avons jugé particulièrement utile d'examiner l'efficacité thérapeutique du vigabatrine pour lutter contre ce problème», explique Stephen Dewey, le responsable scientifique du Brookhaven National Laboratory.

Ces chercheurs ont conduit leur expérience sur 50 rats adolescents et adultes, tous génétiquement modifiés pour devenir «obèses» ou avoir un poids normal.

Une partie de ces animaux a été traitée avec du vigabatrine à différentes doses pendant deux périodes de 7 à 13 jours tandis qu'un groupe témoin a reçu des injections d'eau salée.

Les rats obèses ayant été traités avec des doses de 300 milligrammes pesaient bien moins et consommaient moins de nourriture que ceux ayant eu des injections de 150 et 75 milligrammes respectivement, précisent les scientifiques.

Les animaux obèses ont perdu au plus 19% de leur poids, tandis que les rats normaux ont fondu de 12 à 20%.

«Le fait que ces résultats soient observés chez des animaux rendus obèses génétiquement offre l'espoir que le vigabatrine peut potentiellement traiter avec succès l'obésité humaine», estime Stephen Dewey.

Le vigabatrine fait actuellement l'objet d'un essai clinique de phase 2 contre l'accoutumance à la cocaïne et à la méthamphétamine autorisé par la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des médicaments.

L'étude paraît dans la version en ligne du journal Synapse.