Deux jeunes new-yorkaises et un étudiant de l'Université de Guelph en Ontario ont mené une enquête sur des sushi dont l'ADN a été vérifié, et un quart ne contenaient pas le poisson indiqué sur l'étiquette, rapporte vendredi le New York Times.

Le rapport va être publié dans des revues spécialisées dont Food Research International la semaine prochaine, a annoncé l'Université de Guelph sur son site internet.

«Il ne s'agit pas seulement de fraude à la consommation, mais aussi de santé publique», souligne sur le site Robert Hanner, professeur de biologie et directeur associé du projet canadien «Un code-barre pour la vie», qui a supervisé le projet mené par Eugene Wong, l'étudiant contacté par les jeunes new-yorkaises.

«Des personnes peuvent être allergiques à certaines espèces de poissons, et les conséquences peuvent être très graves», précise-t-il.

Kate Stoeckle, 19 ans, fille d'un chercheur spécialiste du «code-barre génétique» sur les oiseaux, et Louisa Strauss, 18 ans, ont recueilli des petits bouts de poisson sur une soixantaine de sushi qu'elles se sont procurées dans quatre restaurants et dix magasins d'alimentation de Manhattan, rapporte le New York Times.

De leur côté, Eugene Wong et Robert Hanner se sont également procurés des échantillons à Toronto et Guelph.

Les tests ADN effectués sur les échantillons de poisson avec la technique du «code-barre» ont montré que ce qui était annoncé comme du thon blanc était en fait du tilapia du Mozambique, un poisson beaucoup moins cher, que des oeufs de poisson volant provenaient en fait d'éperlans, et que sept vivaneaux («red snapper») sur neuf n'étaient que de la morue ou des rougets acadiens, une espèce menacée, précise l'Université.

Dans certains cas, «les consommateurs soucieux de l'environnement achètent un poisson pensant qu'ils protègent l'éco-système, alors qu'en fait ils sont en train d'acquérir des espèces en voie de disparition», précise le professeur Hanner.

Les chercheurs ont ainsi établi un registre de poissons «à code barre» qui compte 5000 poissons «codés» sur 30 000 espèces connues, et travaillent avec l'Agence américaine des médicaments (FDA) sur une généralisation obligatoire de la méthode pour tous les produits d'alimentation venant de la mer, indique encore le biologiste.