Les femmes qui se font avorter ne risquent pas plus de développer des troubles mentaux que la population en général, affirme l'American Psychological Association (APA).

Après des mois d'étude, des chercheurs de l'APA viendront aujourd'hui mettre fin à un débat qui déchire le milieu pro et anti-avortement depuis des années. Profitant du congrès annuel de l'APA qui se tient actuellement à Boston, des scientifiques viendront présenter un rapport qui conclut que l'avortement ne menace aucunement la santé psychologique des femmes.

Au cours des dernières années, la psychologue Brenda Major et des collègues de l'APA ont analysé toutes les études sur les troubles mentaux et l'avortement publiées dans des revues scientifiques anglophones depuis 1989.

Certaines de ces études concluaient que les femmes qui subissent un avortement courent plus de risques de développer de l'anxiété, de la dépression ou de devenir toxicomanes. Mais les chercheurs de l'APA ont prouvé qu'aucune de ces études ne sont valides d'un point de vue méthodologique.

Selon l'APA, les symptômes comme la tristesse, la dépression et l'anxiété sont parfois signalés après un avortement. Toutefois, aucune recherche ne prouve que l'avortement crée automatiquement ces troubles ou que les femmes qui se font avorter sont plus à risque de vivre ces effets psychologiques. « Les femmes qui vivent un avortement ne risquent pas plus d'avoir de troubles psychologiques que les femmes qui font une fausse couche durant leur premier trimestre », dit le rapport.

Les chercheurs de l'APA rappellent que le profil des femmes qui subissent un avortement est extrêmement variable et donc que «toute conclusion sur les impacts psychologiques de l'avortement serait erronée».

Le rapport des chercheurs de l'APA était fort attendu aux États-Unis. Des groupes de pression anti-avortement auraient aimé qu'un lien entre avortement et troubles mentaux soit établi. De cette façon, ils auraient pu marteler que l'avortement menace la santé mentale des femmes et que pour cette raison, il faut l'interdire.

Le rapport de l'APA vient déjouer leurs plans.