C'est cher payé pour quelques grammes en moins. Mais pour les mordus, c'est inestimable.

Le vélo Arantix ne pèse que 1,2 kg (2,7 lb), ce qui le place parmi les plus légers vélos de montagne. Mais c'est son apparence qui le classe dans une catégorie vraiment à part. Et son prix : 12 000$US.

Arantix est fabriqué en Utah avec une technologie inventée par un ingénieur civil de l'Université Brigham Young : IsoTruss. Il s'agit d'une variation sur les tombeaux des pyramides égyptiennes, qui tiraient leur force de formes triangulaires imbriquées. Le cadre d'Arantix est donc «troué» de dizaines de triangles qui lui donnent un aspect très futuriste.

L'inventeur d'IsoTruss, David Jensen, a transposé en trois dimensions le concept d'isogrille, des triangles qui forment une surface plane plus résistante. Il a vendu son idée à la compagnie Advanced Composite Solutions, tout en se réservant le droit d'appliquer IsoTruss au béton renforcé. Arantix, fabriqué par la filiale Delta7 Sports d'ACS, est le premier produit de consommation IsoTruss.

«Depuis son lancement en 2006, Arantix a eu un succès remarquable compte tenu de son prix», dit le relationniste Lester Muranaka de Delta7. «Nous sommes rendus à 200 cadres par année, et nous allons lancer cette année un vélo de route.» M. Muranaka ne pouvait cependant retrouver de commande venue du Québec.

À Vélo Mag, le rédacteur en chef Jacques Sennéchael connaît Arantix. «Oui, c'est cher payé pour quelques grammes en moins. Mais vous seriez surpris de voir combien des gens sont prêts à payer pour cela. C'est l'une des questions qu'on me pose le plus fréquemment. Des amateurs, pas ceux qui font de la compétition. D'ailleurs, je ne crois pas qu'Arantix serait admis en compétition. Et à ce prix, vous vous mettez entre le vélo et le sol si vous tombez.»

Selon M. Sennéchael, les vélos de montagne haut de gamme vont généralement de 5000$ à 8000$.

Une autre catégorie de cyclistes s'intéressera à l'Arantix, selon M. Sennéchael : les amateurs de design. «Il y a des gens qui achètent des vélos très design, comme les Paduano ou les Colnago, et les accrochent au mur pour les regarder. Un peu comme les gens qui achètent des Ferrari. Dans le dernier Vélo Mag, nous racontons une visite à un salon d'artisans de vélos de Portland, en Oregon. L'objectif est de faire le vélo le plus original. Ils ont beaucoup de succès.»