«C'est une industrie qui dépend totalement de son image à la télévision», croit pour sa part le journaliste Serge Vleminckx, qui décrivait les matchs présentés à RDS jusqu'en 2000.

Encore aujourd'hui, il ne se passe pas une semaine sans qu'on lui parle de son fameux «Biiiiiiiiirdiiieee» ! «On a définitivement marqué les gens. Quand la télévision s'est retirée, l'intérêt du public a baissé», dit-il lors d'une entrevue téléphonique.

Selon Carl Carmoni, un match du Défi Mini-Putt pouvait attirer jusqu'à 305 000 téléspectateurs. On dit que les Expos de Montréal - quand le club traînait la patte - ne connaissaient pas le même succès d'auditoire. «Je pouvais passer huit heures en file à pratiquer, sans boire ni manger. Je voulais connaître tous les recoins du terrain. Quand on jouait devant les caméras, pour de grosses bourses, ce n'était pas la même game

Des bourses importantes

«On a joué pour 25 000$ en bourses, lors de tournois provinciaux dans les années 70», se rappelle Gilles Bussières, les yeux brillants. «C'était énorme. Au golf, les gars jouaient pour des bourses de 2000$», souligne Carl Carmoni, qui a gagné 9000$ en quelques mois en 1973. «On gagnait une piastre et demie de l'heure dans ce temps-là, ça nous faisait un maudit bon side line

Du passé, tout ça. Le nombre de propriétaires de terrains, qui se partageaient les coûts de télédiffusion, a fondu comme neige au soleil. Le miniputt est disparu des ondes. «Le problème, c'est que les gros commanditaires n'ont jamais embarqué malgré le succès de l'émission», fait remarquer Serge Vleminckx. Un groupe aurait récemment approché un diffuseur pour remettre le miniputt à l'antenne. Sans succès. «Je suis peu optimiste face à un retour à la télé.»

Et l'internet? L'expérience a été tentée l'an dernier. Le miniputt de Terrebonne a présenté 12 matchs. «Ça a coûté cher et ça n'a pas levé comme on souhaitait. On n'arrivera jamais à reproduire le succès télévisé», indique l'ancien joueur professionnel Sylvain Cazes, qui a participé au projet pilote. À l'inverse, les extraits vidéo d'archives, disponibles sur YouTube.com, sont populaires jusqu'en Corée et au Japon.

«Quand je revois ça, j'en ai encore des frissons. On joue maintenant pour retrouver les copains et l'ambiance, il y a énormément de nostalgie, dit Sylvain Cazes, avant d'encourager son coéquipier. Les jeunes aiment ça, c'est à eux de prendre la relève.» Birdie!