Le minigolf traditionnel, communément appelé miniputt, vivote. La clientèle boude la balle et le fer. Les terrains disparaissent sous les coups des bulldozers, au profit d'espaces de stationnement et d'immeubles à condos. Avant qu'il ne soit trop tard, d'anciennes stars du putter à RDS tentent de relancer le sport en recrutant de nouveaux adeptes. Mission possible?

Il est 10h30. En ce samedi de mai, le miniputt de Saint-Hyacinthe est particulièrement animé. Le stationnement est plein. Les automobilistes qui circulent sur le boulevard Laurier jettent un oeil à la scène. Plus d'une trentaine de joueurs fébriles - des pros et des nouveaux - astiquent leurs bâtons et visualisent les 18 trous du parcours. Bienvenue au premier tournoi de la relance de l'année.

«Sans les recrues, le miniputt crève.» Face à ce constat brutal, l'ancien joueur vedette Carl Carmoni est déterminé à donner un second souffle au sport, actuellement branché sur respirateur artificiel. «Quand j'ai réalisé que les terrains disparaissaient et qu'il ne se passait plus rien, j'ai su qu'il fallait agir», dit-il, en saluant de la main les joueurs qui arrivent.

Ses efforts commencent à porter leurs fruits. Après avoir mis en ligne un forum de discussion (mini-putt.net) et démarré une série de tournois de la relance «pro-am» en 2005, le vétéran a recruté à ce jour 213 joueurs compétitifs, dont 193 nouveaux. Certains attendaient le coup d'envoi de la nouvelle saison avec impatience.

Daniel Milot, 22 ans, est de ceux-là. «J'ai dormi à peine quatre heures, mais je tenais à être là», raconte-t-il. Cigarette au bec, vêtements amples noirs, tatouages et piercing au visage, le Longueuillois détonne parmi les vétérans vêtus du traditionnel t-shirt polo, bien rentré dans le pantalon de coton. C'est un joueur très prometteur, insistent les pros. Avec un score moyen de 29, il les talonne dangereusement.

La piqûre

«Je tondais le gazon dans un miniputt quand j'étais jeune et j'ai eu la piqûre, dit-il. J'ai une bonne technique, j'aime le challenge de jouer avec des légendes.» Est-il l'objet de railleries dans son entourage? «Pantoute! À la carrure que j'ai, personne n'oserait me juger, blague-t-il. Les gens sont plutôt surpris de savoir qu'on pratique encore ce sport.»

Francis Labonté de Terrebonne est le plus jeune du groupe. Il a 18 ans. «Je ne crois pas que le miniputt est un sport de vieux, dépassé. C'est très compétitif», souligne-t-il, avant de frapper sa balle. Le match est commencé, les concurrents sont concentrés. «Pour performer, ça prend beaucoup de pratique et de patience. Il faut tirer profit des conseils des pros. Je croise les doigts pour un retour en force du miniputt.»

Intéressés à putter avec les pros?

- Le prochain tournoi de la relance aura lieu le 16 août (Black Lake/Thetford-Mines).

- Pour tous: la Classique François Talbot (au profit de la Société canadienne du cancer) le 31 août (Halles De Longueuil).

Sur Internet:

mini-putt.net

www.classiquefrancoistalbot.com