À la veille de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, la Chine est sous les projecteurs du monde entier et inspire même les tendances de la mode, alors que les couturiers revisitent les classiques et intemporels styles asiatiques tels que la robe chinoise, le col mao ou encore la tunique de brocart. Zoom sur les chinoiseries actuelles.

La quipao, cette robe chinoise traditionnelle, ne date pas d’hier. Portée à l’origine par les femmes mandchoues et de coupe ample, cette robe impériale s’est modernisée au début au siècle dernier, adoptant un style épuré et moulant la silhouette. Cette version plus actuelle se nomme le cheongsam.

Faite de brocart et affichant un col scindé (col mao), la robe chinoise est le plus souvent longue et fendue, mais elle est aussi vue en robe courte et même en tunique. Les manches, longues au départ, ont très vite fait l’objet de diverses variations : cour­tes, absentes, ballon... Le col, par contre, n’a pas changé. En boutique, les modèles les plus courants proposent une fente sur les cuisses, qui permet une plus grande liberté de mouvement, en plus d’attirer les regards sur la jambe. Ce qui leur confère un aspect séduisant, voire franchement sexy. «Autrefois, la robe chinoise était très longue et étroite et les femmes pouvaient difficilement marcher. Et avec leurs pieds bandés qui ne dépassaient pas le rebord de la robe, on raconte que les femmes étaient en quelque sorte prisonnières de leur maison et de leur mari», relate la designer de la griffe Autrefois Saïgon, Hoang Nguyen.

Hoang est d’ailleurs l’une des seuls designers québécois à confectionner des robes chinoises. De toutes sortes et parfois sur mesure. «Mes créations sont un mélange des styles asiatiques et du contemporain. On peut porter une robe chinoise traditionnelle pour une soirée de gala, par exemple, mais plusieurs femmes vont préférer la version tunique qui se porte sur un pantalon ou même sur un legging! L’objectif est de l’adapter à son style. Ce n’est pas un costume!», lance-t-elle.

Le col mao et les attaches de brandebourg à la chinoise, distinctifs de la robe traditionnelle, sont également vus sur plusieurs vêtements contemporains. Dans la boutique d’Autrefois Saïgon, ce col moins formel est prisé autant par les femmes que les hommes. «Les hommes qui n’aiment pas porter la cravate auront un coup de cœur pour ce col, qui habille bien le cou sans l’étouffer, tandis que plusieurs femmes apprécient la féminité de ce petit col monté qui expose la richesse de la soie jusque sous le menton», explique la designer.

Cette soie tissée, appelée brocart chinois, se distingue par sa brillance, mais aussi par sa broderie. Le brocart chinois est rarement uni : il suggère des motifs de dragons, de symboles chanceux (souvent en forme de rondelles) ou encore des dorures, signifiant la richesse. Contrairement à la soie japonaise, qui est plutôt recouverte de broderies florales. «Mais les styles se mêlent aujourd’hui. C’est comme pour le kimono : même s’il est d’origine japonaise, on le retrouve aussi en Chine, sous différentes formes», soutient la designer d’origine vietnamienne. Finalement, la mode, ce n’est pas du chinois!