Après le sujet éthéré de la dégustation selon le cycle lunaire il y a trois semaines, revenons maintenant à des considérations un peu plus terre à terre : les pays qui montent et ceux qui descendent dans le marché québécois.

Petite question quiz pour commencer: quel pays producteur, selon vous, connaît la croissance la plus forte à la SAQ depuis cinq ans?

 

Indices: il s'agit d'un pays du Nouveau Monde, comme disent les Européens, et on pourrait même dire du nouveau Nouveau Monde. Ce petit pays insulaire exporte des pinots noirs concentrés à prix abordables et des blancs (sémillon et chardonnay) frais et tranchants.

Enveloppe, suspense et roulement de tambour: la Nouvelle-Zélande.

Au cours des cinq dernières années, la quantité de vin néo-zélandais vendu au Québec a été multipliée par près de 30, passant d'un modeste total de 2600 caisses (de 12 bouteilles) à plus de 73 000 caisses. En pourcentage, il s'agit d'une hausse moyenne de 128 % depuis l'année 2004-2005. L'an dernier, la Nouvelle-Zélande a poursuivi sur sa lancée au Québec: + 20 %.

Facile, direz-vous, d'obtenir une telle croissance lorsque l'on ne part de presque rien, comme c'était le cas de la Nouvelle-Zélande en 2004. Vrai, mais l'augmentation soutenue et la tendance démontrent que les vins de la Nouvelle-Zélande sont en train de se tailler une place dans le marché québécois.

Son géant de voisin, l'Australie, offre toujours des vins très recherchés par les amateurs québécois, grâce à un rapport qualité-prix supérieur, mais ses exportations ici ont plafonné. Depuis 2004-2005, l'Australie a connu une hausse moyenne de 13 %, mais de seulement 1 % l'an dernier.

Par contre, l'Afrique du Sud, un autre nouveau membre du club du Nouveau Monde, est en forte croissance. Une augmentation moyenne de 63 % au cours des cinq dernières années et de 36 % l'an dernier.

Le sud de notre hémisphère, dignement représenté par l'Argentine et le Chili, poursuit sa conquête du marché québécois commencée il y a une vingtaine d'années. Vous vous souvenez de l'engouement pour le Gato negro, ce gros jus chilien qui se vendait dans les 5$ au début des années 80?

Le Chili et l'Argentine vendent plus (et mieux) que le Gato negro ou que le Fuzion (le vin le plus vendu au Québec) et leur popularité ici ne se dément pas. L'Argentine a connu une hausse moyenne de 28% depuis cinq ans et de 11% l'an dernier.

Le Chili, qui produit de plus en plus de vins de très grande qualité (essayez, notamment, les vins d'Alpha Montes ou ceux de Casa Lapostolle) est sur une lancée aussi, quoique plus modeste: 8% en moyenne depuis cinq ans et 18% l'an dernier.

Les États-Unis exportent aussi de plus en plus ici: 23% de hausses, en moyenne, des ventes depuis 2004 et + 17% l'an dernier, même si les vins californiens restent démesurément chers ici.

Évidemment, la montée des uns confirme, une fois de plus, la stagnation, et même la chute des autres.

La France, par exemple, tout en restant numéro un sur le marché québécois, a connu une très modeste croissance au cours des cinq dernières années, 4%, et moins 1% l'an dernier.

L'Italie et l'Espagne plafonnent aussi: respectivement 4% et 2% de hausse l'an dernier.

 

MOINS DE 20$

CRAWFORD MARLBOROUGH SAUVIGNON BLANC 2008 (CODE SAQ: 10 327 701) : 19,95$

Fruité, dans le bon sens du terme, donc, sur le fruit et non sur le sucre. Minéral, juste ce qu'il faut pour intriguer le nez et la bouche, sans devenir métaphysique (lire: qui ne donne rien au nez et en bouche), comme les aiment les puristes à la recherche du vin techniquement parfait. Il ne l'est pas, mais il sera néanmoins parfait avec un pavé de bar, par exemple.