Les résultats financiers annuels divulgués la semaine dernière par le géant du vin et des spiritueux, Constellations Brands, comportent deux mauvaises et deux bonnes nouvelles.

Les deux mauvaises, d'abord: les pertes sont lourdes pour 2009 et les marchés européen et australien sont en forte baisse (ce que l'industrie avait remarqué depuis quelques mois).

Les bonnes nouvelles maintenant: 2010 devrait être mieux, avec peut-être même un retour aux profits, et le marché des États-Unis, lui, maintient la croissance observée depuis quelques années.

Heureusement, d'ailleurs, que nos voisins du Sud boivent de plus en plus de vin (et pas que de la piquette!) parce que les Européens, Français et Britanniques en particulier, diminuent leur consommation au même rythme qu'augmentent les inquiétudes des marchands de vin.

Les grands acteurs de la planète vin, comme le premier acteur mondial (en volume et en revenu, selon le Wall Street Journal), Constellation Brands, pouvaient toujours rêver de l'ouverture du marché chinois et des excès des nouveaux riches russes, mais la crise économique est venue contrecarrer leurs idées de grandeur. Du moins, momentanément.

En attendant la reprise tant espérée, les pertes sont lourdes et les mesures de redressement, drastiques.

Juste pour son dernier trimestre, qui se terminait le 28 février, Constellation Brands a enregistré une baisse de revenus de 17%, soit une baisse de 400 millions. La dégringolade des ventes en Europe explique en grande partie cette mauvaise performance, selon les analystes.

Un tel marasme, forcément, a des conséquences profondes sur une entreprise.

Constellation Brands entend remercier 5% de ses 9000 salariés partout dans le monde et veut vendre au moins trois usines de production en Australie, ainsi que plusieurs marques produites dans ce pays.

Autre conséquence directe: le PDG de Constellation Brands, Andy Berk, a quitté ses fonctions la semaine dernière, au lendemain de la divulgation des résultats financiers de l'entreprise.

Pour le moment, Constellation Brands ne prévoit pas de vente de feu, contrairement à un autre géant, l'Australienne Foster's, qui veut se départir d'une trentaine de ses vignobles et maisons pour sortir la tête de l'eau.

L'Américaine Constellation Brands a toutefois vendu quelques maisons de spiritueux moins profitables (comme les produits 99 Schnapps), question de se procurer un peu d'argent frais.

Les résultats ne sont pas brillants, mais ils auraient pu être pires, n'eût été des ventes en hausse d'un produit vedette de Constellation Brands, la Vodka Svedka (la «guerre des vodkas», produit privilégié des spécialistes du marketing, est en soi un sujet pour plusieurs chroniques).

Le nom Constellation Brands ne vous dit peut-être rien, mais les tentacules de ce colosse s'étendent pourtant partout, y compris dans le petit monde du vin canadien.

Pensez seulement aux maisons reconnues en Ontario et en Colombie-Britannique, telles, Inniskillin, Jackson-Triggs, Sumac Ridge, et Le Clos Jordanne, toutes dans le giron de Constellation Brands. Idem pour le success story Osoyoos-Larose, de la vallée de l'Okanagan, produit avec la Française Groupe Taillan.

Ailleurs dans le monde, vous retrouverez les empreintes de Constellation Brands un peu partout, notamment en Californie, avec son navire amiral, Robert Mondavie, mais aussi avec Hogue, Ravenswood, Woodbridge, Clos du Bois, entre autres.

MOINS DE 20$

Ortas, rasteau Côtes du Rhône Villages 2007 (Code SAQ: 00 113 407) 14,00$ (normalement: 15,95)

Ce «petit» Côtes du Rhône Villages était déjà tout à fait présentable, il l'est encore davantage réduit à 14 $, au lieu de 15,95 $. Grenache, syrah, mourvèdre dans un assemblage classique chaud en bouche (et en alcool: 14,5 %!), avec des effluves de mûres, de bleuets, de poivre et, en respirant, de pruneaux cuits. Dommage que le producteur soit tombé dans la vulgarité marketing en décorant ses bouteilles d'un gros «88 points Wine Spectator».