Les violentes secousses de l'économie mondiale n'ébranlent pas que les géants de l'automobile, des médias ou des assurances.

Il n'y a vraiment aucune raison de trinquer lorsque même les géants du vin casquent, comme c'est le cas des deux australiens: Foster's et Constellation.

 

Voyons, dans un premier temps, Foster's, un nom lié depuis toujours à la bière, comme le disait son célèbre slogan, il y a quelques années: «Foster's is for beer» (prononcé à l'australienne, cela donnait une sonorité mémorable).

Stratégie d'acquisition hyperactive au cours des dernières années, multiplication des marques, éparpillement géographique, baisse de la demande, montée soudaine du dollar australien, récession, voilà quelques facteurs qui, mis ensemble, ont fait chuter les revenus du colosse australien.

Pour la première fois en 16 ans, Foster's a affiché une perte l'an dernier, sa division vin ayant creusé en trou de 517 millions US.

L'entreprise prend du mieux et affiche une hausse de 1,6% de ses revenus pour le premier semestre 2008-2009 à 2,5 milliards$US. Cela dit, les problèmes de la division vin ont plombé l'action, qui est passée de 5$ à 3,50$ depuis un an.

Devant une telle déconfiture, Foster's a dû prendre le taureau par les cornes et on pensait même, à la fin de 2008, que l'entreprise allait abandonner le vin pour se consacrer à la bière, un secteur dont la profitabilité ne se dément pas.

Finalement, Foster's a décidé de scinder ses activités vin et bière et de nommer une nouvelle équipe (en particulier aux États-Unis, où les ventes de vins australiens sont en chute libre). Sans tourner le dos à la production viticole, Foster's songe néanmoins à vendre 36 de ses vignobles, ce qui promet de l'activité au cours des prochains mois.

Ce plan de sauvetage devra générer des économies de 100 millions de dollars par an à partir de l'exercice 2011 pour atteindre ses objectifs et récupérer les pertes.

Foster's, c'est, à part la bière, 62 marques de vin en Australie, mais aussi en France, en Californie et ailleurs sur la planète vin, dont Wolf Blass, Beringer, Champagne Lanson, Château Saint-Jean, Greg Norman Estate, Lindeman, Penfolds, Rosemount, Stags' Leap (fosters.com: rubrique: nos produits).

Le groupe australien a investi près de 7 milliards de dollars pour étendre ses tentacules dans le monde du vin, notamment en Australie et aux États-Unis, une stratégie trop rapide et trop «agressive», selon des analystes. Foster's aurait en effet acheté des maisons californiennes à trop fort prix au début des années 2000. Le secteur vin est aujourd'hui évalué à 4,4 milliards de dollars.

 

MOINS DE 20$

Jacob's Creek, Three vines, Shiraz, Cabernet sauvignon et Tempranillo 2007 (code saq: 11 072 481) 16,90$

Maison australienne connue et respectée au Québec. Jacob's Creek y vendra sous peu un assemblage inusité: Shiraz, Cabernet sauvignon et Tempranillo. D'emblée, le poivre du shiraz attaque, mais laisse par la suite un peu de place aux deux autres cépages dans un tout harmonieux. Pas subtil, mais cet Australien sera en pays de connaissance avec un steak ou une grillade de viande rouge sur le BBQ.

 

PRÉCISION

Vin en vrac à la SAQ

Ayant obtenu des informations erronées, je vous ai induit en erreur, la semaine dernière, à propos des projets de la SAQ pour le vin en vrac. Voici donc l'heure juste: la SAQ Dépôt de Montréal fermera définitivement ses robinets de vrac en mai, mais celle de Québec offrira encore ces produits jusqu'à nouvel ordre.