On dit parfois des rosés, ou du moins de certains rosés, que ce sont des vins de piscine !

On veut dire par là que ce sont des vins à boire sans façon, simples, faciles, au bord - justement -d'une piscine.

En maillot, allongé près de la piscine, au soleil, par 28 °C ou 32 °C, on n'a évidemment pas envie de vins rouges corsés !

Pour prendre les choses autrement, on peut dire que les rosés, qu'on boit surtout au printemps et à l'été, sont des boissons de détente.

On les sert bien frais, comme les vins blancs et - chose précieuse - ils ont tout pour accompagner avec grâce de nombreux mets : les poissons et les fruits mer en passant par les viandes blanches, sans oublier la charcuterie et même... de simples sandwichs.

Vins de piscine ? Une autre raison de les baptiser de la sorte (ce qui a bien sûr une certaine connotation péjorative) : beaucoup sont unidimensionnels, très peu complexes par conséquent, et dotés d'un potentiel de garde limité, pour ne pas dire inexistant.

N'empêche, il en existe au charme certain, et qui, sans être aussi riches en nuances que nombre de vins blancs et rouges, brillent par la qualité de leur fruit.

On en trouvera, ci-contre, une demi-douzaine, tous dégustés à l'aveugle à l'occasion d'une dégustation-marathon d'une soixantaine de vins qu'ont tenue conjointement, à la mi-avril, la SAQ et l'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux.

Partout dans le monde, et de même au Québec, la consommation de rosés ne cesse d'augmenter, le réchauffement climatique y étant peut-être pour quelque chose.

Ainsi, les ventes de rosés au Québec ont atteint 87,4 millions de dollars au cours de l'exercice 2014-2015, en hausse de 9,4 % par rapport à l'exercice précédent, tout en ne totalisant que 4 % de la totalité des ventes de vin.

En volume, elles se sont chiffrées à 544 640 caisses (ou plus de 6,5 millions de bouteilles), soit une augmentation de 6,6 % sur un an.

J'oublie le millésime... Toujours est-il que l'importateur américain Kermit Lynch raconte, dans Mes aventures sur les routes du vin, qu'il lui est arrivé de boire un Bandol rosé du Domaine Tempier âgé de 27 ans qui, pourtant, avait parfaitement tenu !

Coteaux d'Aix-en-Provence 2014 Domaine Les Béates, 20,45 $ (11232261)

Vin d'un rose très pâle, son bouquet est délicat, fin et étonnamment nuancé. Léger sur le plan gustatif (du moins m'a-t-il semblé tel, à l'aveugle), il n'a rien d'un vin unidimensionnel et ne manque pas de grâce. Les saveurs sont nettes et, comble de plaisir, il a une bonne persistance. Deux cépages, la Syrah et le Cabernet Sauvignon, entrent dans son élaboration. Très bon. 13 % (206 caisses). Garde : 2015-2016.

16

Coteaux d'Aix-en-Provence 2014 Cuvée Clarendon Domaine Gavoty, 24,65 $ (11231867)

D'un rose tirant sur l'orangé, son bouquet, de bonne ampleur, au fruité séduisant, a de la complexité. La bouche suit, les saveurs sont mûres et il a du corps comme rosé, la finale étant dotée d'une agréable acidité, ce qui lui donne du tonus. Vin fait de Grenache et de Cinsault, il est également très réussi. 13 % (141 caisses). Garde : 2015-2016.

16

Vin de France 2014 Reméage Les Vins de Vienne, 18,35 $ (12500361)

Rose-orangé, et donc passablement coloré comme rosé, ce vin, élaboré avec uniquement de la Syrah, se présente avec un bouquet au fruit bien présent et, dans ce cas également, doté d'une certaine complexité. Rosé de corps moyen, il possède un beau fruit, la finale, pourvue d'une bonne acidité, lui conférant une certaine austérité. 12,5 % (182 caisses). Garde : 2015-2017 ?

15,8

Costières de Nîmes 2014 Buti Nages, 15,95 $ (427625)

Vin issu de raisins de l'agriculture biologique, il se présente sous un rose peu soutenu (« pétale de rose », dit son producteur Michel Gassier), le bouquet étant pour ainsi dire à l'avenant. D'ampleur plutôt réduite, par conséquent, il a cependant une certaine finesse, et déploie quelques nuances. Moyennement corsé comme rosé, équilibré, il dispose de toute l'acidité voulue. Fort bon. 13,5 % (1427 caisses). Garde : 2015-2016.

15,5

Saint-Chinian 2014 Col de l'Orb Cave de Roquebrun, 14,05 $ (642504)

D'un rose assez soutenu, son bouquet, de volume au plus moyen, est net et, dans ce cas également, pourvu de certaines nuances. Plutôt léger sur le plan gustatif, il fait montre de la même franchise en bouche. Deux cépages entrent dans l'élaboration de ce rosé, de la cave coopérative de Roquebrun : principalement de la Syrah (65 %) avec 35 % de Grenache. À prix doux. 13 % (1651 caisses). Garde : 2015-2016.

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