Est-ce à cause des changements climatiques? Toujours est-il que la Bourgogne fait face, depuis le millésime 2010, à une baisse importante de ses rendements, année après année.

Depuis, et encore là année après année, la zone la plus touchée est la Côte de Beaune, avec un recul des rendements qui a atteint jusqu'à 50% par rapport à la normale!

La pire année à ce chapitre a été 2014, selon Pierre Séguin, de l'agence Vinifera, laquelle se spécialise, précisément, dans les vins de Bourgogne.

«En fait, la dernière année normale en quantité a été 2009», a de son côté indiqué par courriel Gregory Patriat, vinificateur de la maison bourguignonne Jean-Claude Boisset.

Ainsi, en 2012, un très bon millésime dont on trouve désormais bon nombre de vins sur le marché, la diminution a atteint grosso modo, pour l'ensemble de la Bourgogne, et non seulement en ce qui regarde la Côte de Beaune, environ 40%.

C'est... énorme, et cela fait craindre, naturellement, une montée des prix.

«Grêle, coulure, gel, mildiou, mauvaise floraison», tels sont les phénomènes qui expliquent cette série noire, selon Gregory Patriat.

Grêle, gel et même le mildiou - une maladie due à un champignon qui attaque les parties vertes de la vigne -, on sait de quoi il s'agit.

Autre maladie, la coulure est beaucoup moins connue. Favorisée notamment par la pluie et le froid, la coulure, «intervient après la floraison et provoque la chute des baies naissantes», écrit Michel Dovaz dans le Dictionnaire Hachette du vin.

Mais il faut bien sûr, d'abord, que la vigne ait fleuri. Or, les difficultés qui frappent par la vigne en Bourgogne pendant cette étape-clé, et ce depuis 2010, a été, avec la grêle, la principale cause de cette baisse des rendements.

Et, encore là, c'est la pluie et le froid qui sont susceptibles de limiter la floraison.

Lueur d'espoir, si je puis dire : tout en étant élevés, les prix des bourgognes restent à peu près corrects. Du moins jusqu'à maintenant...

Bourgogne 2013Agnès Paquet, 20,45$ (11510268)

Joli bourgogne rouge, un peu plus que moyennement corsé, son bouquet de petits fruits noirs, net, nuancé, avec aussi quelques notes de fruits rouges, est invitant. On retrouve en bouche les fruits noirs, les tannins faisant montre d'une certaine fermeté, quoiqu'ils soient dépourvus de rugosité. Enfin, il a une bonne persistance. Élevage en cuves inox. Et le prix est correct. 13 % (51 caisses). Garde : 2015-2018.

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Brouilly 2012 Vieilles Vignes Jérôme Mathon, 23,15$ (10387270)

Curieux Brouilly, du Beaujolais, donc, d'une couleur rouge clair à reflets bleutés... faisant très bourgogne! Le bouquet, de fruits rouges, est franc, d'abord unidimensionnel, avec une légère note boisée, et c'est seulement avec l'aération que le caractère variétal du Gamay se manifeste. Plutôt léger, souple, l'apport boisé est surtout perceptible dans l'après-goût. Vin constant, il reste fidèle à lui-même en 2012. 30 % de ce vin est élevé en pièces bourguignonnes (228 L) et 70 % en cuves béton. Délicieux. 12,5 % (74 caisses). Garde: 2015-2017?

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Mercurey 1er cru Les Puillets 2012 Château Philippe-le-Hardi, 28,55$ (869800)

Rouge clair, comme d'ailleurs la plupart des bourgognes rouges, son bouquet, assez peu nuancé, est dominé par des nuances de fruits noirs. Bourgogne de corps moyen, ses tannins sont fermes sans être rugueux, ce qui lui donne, néanmoins, des allures un brin rustiques. Élevage conduit en pièces bourguignonnes de réemploi. Seul bémol: on le souhaiterait un peu moins cher. Mais, bon... 13% (368 caisses). Garde: 2015-2019.

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Chorey-les-Beaune 2009 François Gay et Fils, 33,25$ (917138)

Très beau bourgogne rouge, d'une appellation jugée pourtant secondaire. Son bouquet de fruits noirs est généreux, mûr, à l'image de ce que fut ce millésime. Bien en chair, ne manquant pas de corps, ses tannins sont solides sans être durs, et les fruits noirs sont également au rendez-vous en bouche du point de vue aromatique. L'élevage de ce vin est mené en pièces bourguignonnes, dont 20% de neuves. Savoureux. 13% (48 caisses). Garde: 2015-2022?

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Toscana 2013 IGT Centine Banfi, 18,20$ (908285)

Castello Banfi, très vaste domaine de Toscane, a l'art de contourner les difficultés ainsi que le montre ce vin rouge, fait de 60% de Sangiovese, plus 20% de Cabernet Sauvignon et 20% de Merlot. Meilleur que jamais dans ce millésime, m'a-t-il semblé, passablement coloré, son bouquet, harmonieux, associe des nuances rappelant un peu le chocolat et le tabac. Un peu plus que moyennement corsé, charnu, équilibré, ses tannins n'ont rien d'agressif, quoique le Sangiovese domine. Élevage de quelques mois en fûts de chêne français de 350 L. Très bon. 13,5 % (279 caisses). Garde: 2015-2017.

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